Situé près de la ville côtière de Jijel, le village d'Ouled H'lima (commune de Serdj El-Ghoul) est complètement oublié par les responsables locaux. Les 3500 habitants que compte ce village ont beaucoup souffert durant la décennie noire et continuent de vivre le calvaire en raison de l'absence de projets de développement local. En effet, en dépit de l'amélioration de la situation sécuritaire et du retour de centaines de villageois sur leurs terres, le village d'Ouled Hlima vit encore dans l'isolement total. "Après le retour du calme dans notre région, nous voulons travailler la terre de nos ancêtres", nous dit-on. "On n'a rien ici. Les routes ne sont pas aménagées, la salle de soins est fermée depuis 1994, l'école est dans un état lamentable, pas d'antenne administrative, pas de réseaux d'AEP ni d'assainissement, pas d'éclairage public, pas de transport et encore moins d'aires de jeu", nous disent les habitants de ce village. Pour une injection ou un simple pansement, les malades sont contraints de faire le déplacement au chef-lieu de la commune en recourant aux services des transporteurs clandestins qu'ils payent 1000 DA. "Les malades et parturientes éprouvent moult difficultés pour rejoindre la polyclinique de Babor ou l'EHP de Aïn El-Kebira. La nuit, c'est le parcours du combattant", poursuivent nos interlocuteurs. Les 62 collégiens et lycéens qui poursuivent leur scolarité à Babor parcourent quotidiennement une vingtaine de kilomètres pour rejoindre leurs établissements. "La commune n'a pas de moyens de transport, et les transporteurs privés refusent de signer une convention avec les autorités locales en raison de la dégradation de l'état de la route", affirme un responsable de l'hotel de ville. Pour l'approvisionnement en eau potable, les habitants se servent aux fontaines lointaines dans la montagne. De son côté, le P/APC de Serdj El-Ghoul a tenu à expliquer que des fiches techniques relatives à la réhabilitation de la salle de soins et la réhabilitation de la route menant à ce village à partir du chef-lieu ont été envoyées au premier responsable de la wilaya, malheureusement aucune réponse n'a été notifiée aux élus locaux. Ainsi, l'ensemble des citoyens et élus locaux interpellent les responsables de la wilaya pour prêter attention à leurs doléances et faire un geste pour sortir cette région de son enclavement. A. L