Les retraits sur salaire et le recours à la justice sont les mesures que compte appliquer le ministère si le Cnapest persiste dans la grève. La décision du Cnapest d'observer une grève de 2 jours les 8 et 9 janvier prochains a fait monter sur ses grands chevaux Boubekeur Benbouzid. Dans son instruction adressée hier aux proviseurs au niveau national, le ministère de l'Education nationale n'a pas pris de gants pour agiter l'épouvantail des ponctions sur salaire et autres poursuites judiciaires pour faire peur aux enseignants du secondaire et les faire revenir sur leur décision. “Si les PES persistent dans leur optique de débrayage, il veillera à l'application rigoureuse de toutes les dispositions prévues par la loi, et ce, dans le cadre de la législation et la réglementation en vigueur, à savoir la ponction sur salaire des journées de grève conformément aux instructions du gouvernement et le recours à la justice (en référé) avec la poursuite individuelle des mis en cause.” Il est enjoint à l'inspecteur de la wilaya d'Alger et aux directeurs de l'éducation au niveau de toutes les wilayas “d'en informer les enseignants par le biais des chefs d'établissement qui devront afficher cette note dans la salle des professeurs et assurer sa diffusion à grande échelle”. Tout en qualifiant la décision du Cnapest de recourir à la grève “d'étrange et d'étonnante”, le MEN s'est interrogé “sur le motif réel de ce recours à la grève d'autant qu'il ne vise nullement la prise en charge de préoccupations socioprofessionnelles des PES”. Pour le département de Benbouzid, un tel débrayage “ne peut que porter préjudice au droit à la scolarité reconnu à l'enfant et perturber le cursus scolaire des élèves qui devrait être empreint de stabilité, de sérénité et de travail pour améliorer la performance et le rendement éducatif et, partant, assurer les meilleures chances de réussite au plus grand nombre d'enfants”. Tout en faisant montre de sa surprise “quant au recours à la grève décidé par les représentants des travailleurs au moment où le dialogue n'a jamais été interrompu”, le MEN s'est dit prêt à s'asseoir à la table des négociations avec les animateurs du Cnapest. Et d'énumérer les acquis d' “un dialogue sincère et constructif ininterrompu”, c'est-à-dire les dernières rencontres entre les deux parties : une revalorisation conséquente des salaires, la régularisation financière et administrative de la majorité des cas exposés par les représentants des enseignants et la constitution de groupes de travail mixtes MEN/représentants des PES. Sa disposition au dialogue affichée, le MEN exhortera “les éducateurs à mettre l'intérêt des élèves au-dessus de tout autre préoccupation au demeurant vaine, et de s'en tenir au dialogue et à la concertation et de ne pas verser dans les positions extrêmes”. A. C.