Le président-directeur général de la SNVI confirme les contacts toujours en cours avec certains carrossiers français, un fabricant des ponts et essieux américain et Renault. Liberté : Où en sont les négociations avec les partenaires français concernant la reprise de certaines activités de la SNVI ? M. Chahboub : Nous sommes, comme précédemment évoqué par le ministre, en discussion avec trois grandes entreprises. Sur le plan des manifestations d'intérêt pour une prise de participation, des négociations sont toujours en cours avec un grand groupe carrossier français, BTK, (BEHM - Titan - Kaiser). Ce carrossier est spécialisé surtout dans les équipements tractés. De ce fait, il est intéressé par une prise de participation dans la carrosserie de Tiaret. Pour votre information, dans le cadre de la restructuration de notre entreprise, nous avons spécialisé cette carrosserie dans la production des équipements tractés. Nous sommes en contact permanent avec le groupe français Caravel, un holding financièr qui a, en son sein, deux carrossiers, donneurs de licence pour la carrosserie de Rouiba. Nous avions démarré la discussion séparément avec les deux carrossiers, lesquels n'étaient intéressés que par la sous-traitance. SNVI étant une entité industrielle importante, pour eux, ils devaient créer une petite entité et sous-traiter des pièces avec la SNVI et proposer leurs produits à des clients algériens. J'ai sollicité le président du holding financier qui, lui, a émis une autre hypothèse dans le sens d'une plus grande implication et probablement une prise de participation dans la carrosserie de Rouiba. Pour les organes, vous savez que nous détenons 20% des parts avec ZF, cette société n'a pu démarrer l'année dernière du fait que le bâtiment qui devait abriter les installations a été endommagé par le séisme. Ce bâtiment est maintenant remis en état. Normalement l'activité devrait démarrer avant la fin du premier semestre de cette année. Les équipements sont en ce moment au port d'Alger. Nous sommes aussi en discussion avec un important fabricant d'organes américain qui fait les ponts et les essieux. Une rencontre avec sa présidente est prévue au courant de ce trimestre. Reste maintenant l'activité camion, le noyau dur de l'entreprise, les discussions qui durent depuis un peu plus d'une année, à travers un comité technique institué, sont avec Renault (RVI). Nous avons décidé de travailler sur ce que nous pouvons faire ensemble et ce que nous pouvons apporter les uns aux autres. Nous devons nous rencontrer en principe avant la fin du mois de mars. Avec eux nous avons fait évoluer notre gamme de produits. Renault étant un partenaire chez qui nous achetons des inputs, des moteurs par exemple. Un nouveau camion tracteur sera mis sur le marché à partir de 2005. Renault nous propose dans le cadre d'une relation commerciale que les camions qu'il vend en Algérie soient montés dans les ateliers de la SNVI. Renault vend aujourd'hui quelque 1 000 camions en Algérie. Nous sommes en train de préparer nos ateliers pour accueillir cette production. La société sera donc restructurée, vous-même vous avez proposé un schéma de réorganisation dans ce sens au gouvernement ; où en est le dossier ? On parle beaucoup de privatisation, une entreprise comme la SNVI structurée telle qu'elle est ne peut pas intéresser une entreprise ou un groupe d'entreprises, du fait de la diversité des activités. Forcément nous devons aller vers un processus de filialisation des activités avec des filiales, carrosserie de Rouiba, carrosserie de Tiaret, fonderie, traitement particulier de l'activité car et bus. Il restera le camion et les organes qui seront traités de la même manière. Cette voie est un passage obligé. C'est l'économie mondiale qui nous l'impose. Le carrossier n'est pas un producteur de camions. Le producteur de camions ne fait que de la carrosserie. Nous sommes donc contraints de décomposer nos activités pour intéresser ces opérateurs spécialisés. Nous avons proposé cette restructuration au gouvernement dans le cadre du programme d'assainissement. Nous avons eu des séances avec le comité d'évaluation du ministère de la Participation. Nous avons pratiquement finalisé le dossier. Il reste une ultime rencontre avant que le dossier ne soit programmé par le ministère de la Participation pour être examiné par le CPE, que nous attendons. Quels sont, en 2004, les résultas financiers de l'entreprise ? En 2003, nous avons réalisé des résultats supérieurs à l'année 2002, malgré les effets très violents du séisme. En 2004, je vous donne en extra-comptable les chiffres, qui ne peuvent aller qu'en évolution pas en régression. Nous avons réalisé un chiffre d'affaires de plus de 19 milliards de dinars, soit une évolution de 29% par rapport à 2003. La décision prise par le Chef du gouvernement, le gel du découvert, nous ont permis de fonctionner avec nous ressources. SNVI à un carnet de commande évalué à 30 milliards de dinars de chiffres d'affaires qui couvre deux prochaines années. En matière d'effectifs, nous avons atteint notre optimum avec 7 200 permanents. Dans les 19 milliards de dinars de chiffres d'affaires, la production du préfabriqué a été de l'ordre de 800 millions de dinars. Elle a été de 1,5 milliard de dinars en 2003. Nous avons réalisé des chalets dans le cadre du programme de relogement des sinistrés, des écoles, des salles de restauration. Nous avons participé à l'aménagement de trois sites d'hébergement. Nous avons réalisé ces infrastructures dans des délais très courts. Quel est l'impact de l'endettement sur le fonctionnement et la vie de l'entreprise ? Jusqu'à fin 2003, les frais financiers que la banque nous imputait étaient de plus de deux milliards de dinars. Impossible de dégager des résultats avec ce niveau de frais financiers. Depuis le gel du découvert, on ne parle plus de frais financiers, l'entreprise vit avec ses ressources. Le découvert est de l'ordre de 42 milliards de dinars. M. R.