Deux questions importantes en sont à l'origine : les boissons alcoolisées et les véhicules de moins de trois ans. Le président de la république veut une loi de finances complémentaire. C'est à l'occasion du dernier conseil des ministres, tenu fin décembre, qu'il a exprimé aux membres du gouvernement sa volonté de décréter une loi de finances complémentaire, après l'adoption par les deux chambres du parlement (l'assemblée nationale et le sénat) de la loi de finances 2005 : “je veux décréter une loi de finances complémentaire après la clôture de la session d'automne du parlement”, a dit en substance le chef de l'état. La raison ? “Pour corriger les imperfections de la loi de finances 2005”, a-t-il expliqué. Les imperfections de la loi de finances 2005 dont parle le président de la république ont trait à deux points essentiels : le premier concerne l'amendement introduit par les députés interdisant l'importation des boissons alcoolisées et le second se rapporte à la reconduction de la disposition portant autorisation d'importation des véhicules de moins de trois ans. C'est ce que révèle une source gouvernementale. Le président de la république a regretté, nous dit-on, au même titre que le ministre des finances le fait que le parlement ait corrigé la copie du gouvernement au lendemain de l'adoption de la loi de finances 2005. L'on se rappelle, à ce propos, du dépit du ministre des finances le jour même de l'adoption de la loi de finances 2005 à l'assemblée populaire nationale (APN) qui a déclaré en évoquant l'interdiction de l'importation des boissons alcoolisées : “j'interprète cela comme une insuffisance que nous avons dans la conscience des défis futurs de notre pays, c'est-à-dire les enjeux de notre adhésion à l'organisation mondiale du commerce (OMC) et la nécessité de préparer l'avenir des futures générations.” Abdelatif Benachenhou, qui avait évoqué la possibilité de revoir cette disposition, avait indiqué le même jour que “le gouvernement se réunira dans les prochains jours pour étudier les conséquences de ce vote sur l'économie nationale” et que “cette question concerne tout le gouvernement et le président de la république également”. S'agissant du point lié à l'importation des véhicules de moins de trois ans, l'initiative du président de la république de la revoir est liée, relève encore notre source, au fait qu'il aurait été saisi par les concessionnaires des véhicules sur des irrégularités entourant cette opération. Les concessionnaires auraient expliqué au président de la république “l'impossibilité de vérifier l'âge réel de la voiture importée qu'on dit de trois ans alors qu'eux importent des véhicules neufs sans danger”. C'est ce qui explique en partie les déclarations faites par le président, le 27 décembre dernier, à l'occasion de l'inauguration du car ferry le Tassili II, nouvellement acquis par l'entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv) dans le cadre du programme de renouvellement de sa flotte. Abdelaziz Bouteflika avait appelé, à cette occasion, à revoir les dispositions portant importation de véhicules de moins de trois ans et s'est dit plutôt favorable à l'importation exclusive de véhicules neufs. Reste à savoir par quelle voie réglementaire le président instituera cette loi de finances complémentaire. N. M.