Après avoir conclu sa fusion avec le groupe suisse Holcim, intervenue le 15 juillet dernier, le groupe Lafarge compte renforcer ses positions sur le marché algérien. Pour ce faire, Lafarge Algérie dispose de plusieurs projets en développement. Selon le directeur des affaires publiques et communication du groupe, Serge Dubois, qui a rencontré hier la presse à l'hôtel El-Aurassi, il s'agit, pour le ciment, du projet Cilas de Biskra qui débutera l'ensachage et le broyage au mois de mars 2016 et le clinker en août 2016. Pour le béton, le groupe a mis en place cinq nouvelles centrales qui sont en phase de montage. À Bouira, le groupe compte mettre en activité un troisième four pour la production de plâtre. Ce four sera opérationnel dès août 2016. En plus des 10 à 12 Batistore qui seront en activité dès la fin 2015, le groupe lancera en février 2016 une nouvelle activité, à savoir le mortier. Lors de sa rencontre avec la presse, Serge Dubois est revenu longuement sur la fusion de Lafarge avec le suisse Holcim faisant du nouveau groupe Lafarge Holcim le leader mondial avec 10% du marché mondial et un chiffre d'affaires de 32,6 milliards de CHF et 115 000 salariés. Présent dans 90 pays, Lafarge Holcim est sur 2 500 opérations. Le directeur des affaires publiques et communication du groupe indique, par ailleurs, que Lafarge Algérie compte tirer parti de l'intégration Lafarge Holcim pour introduire de nouvelles solutions en Algérie. Il s'agit essentiellement des solutions pour route et l'écologie industrielle. La solution route consiste en des procédés de stabilisation des routes, les chemins de roulement et la rénovation des routes. Ces solutions permettent de faire des économies sur les granulats utilisés pour le terrassement des routes. Elles permettent aussi de proposer des revêtements en béton comme une des solutions pour la réalisation des routes. En ce qui concerne l'écologie industrielle, le groupe compte proposer l'utilisation des déchets pour faire fonctionner les fours des cimenteries. Une opération a déjà été mise en place avec des médicaments périmés. Cette opération a été rendue possible après la signature d'une convention entre Lafarge Algérie, d'un côté, et le Snapo et le ministère de la Santé, de l'autre. Certes, le groupe Lafarge est essentiellement un producteur de matériaux de construction, mais selon Serge Dubois, la stratégie du groupe accorde beaucoup d'importance dans sa stratégie à l'approche qui consiste à fournir des solutions. Pour ce faire, le groupe investit massivement dans la recherche et le développement. D'ailleurs, Lafarge Algérie a été sollicité sur le chantier de la Grande mosquée d'Alger pour trouver une solution à la réalisation du minaret haut de plus de 260 m. Aujourd'hui, Lafarge Algérie possède deux cimenteries (M'sila et Oggaz) avec une capacité totale de production de 8,6 mi T/an. Le groupe gère également avec Gica la cimenterie de Meftah avec 1,2 mi T/an et compte 30 centres de production de béton. Lafarge dispose également d'un laboratoire de développement de la construction. Situé dans la zone industrielle de Rouiba, le laboratoire de développement de la construction est le premier laboratoire du genre en Afrique. Il travaille en étroite collaboration avec des universités algériennes dans le cadre de programmes de formation aux métiers de la construction. S.S.