La dernière fusion entre le numéro un mondial du ciment, le suisse Holcim, et le groupe Lafarge ne fera que « du bien pour l'industrie du ciment, en Algérie, considérée comme le plus important marché en Afrique ». Selon Serge Dubois, directeur des affaires publiques et communication chez Lafarge, cette fusion est intervenue effectivement le 15 juillet dernier, et si elle a fait des « dégâts » en obligeant le nouveau groupe à se séparer de certains de ses actifs, en Amérique plus exactement, pour éviter la concentration et pour respecter les termes de la loi sur la concurrence, ce n'est pas le cas en Algérie. Le nouveau groupe a « validé les projets déjà lancés par Lafarge », précise Dubois, ajoutant que Holcim et Lafarge mettront désormais en commun leurs actifs pour « apporter des solutions innovantes dans le domaine de la construction dans un monde en perpétuel changement ». Le groupe, qui utilisera les licences du cimentier suisse notamment en matière de respect de l'environnement, s'engage à « mettre plus de moyens dans l'innovation », a-t-il ajouté. Parmi les licences acquises aux USA, une permet, rappelle-t-il, le captage de CO2, ce qui est conforme aux principes de respect de l'environnement. Lafarge a aussi une nouvelle stratégie qui consiste à « être non pas un fournisseur de produits mais de solutions nouvelles ». Il mise, par exemple, sur des variétés plus résistantes du béton à mettre sur le marché. Il dispose, à cet effet, en Algérie d'un laboratoire moderne des matériaux de construction, situé à Rouiba, considéré comme « le plus important en Afrique ». Cette structure sera ainsi mise à contribution pour constituer « une plateforme pour lancer des solutions innovantes dans le domaine de la construction pour tout le continent », a ajouté Dubois. Lafarge a, par ailleurs, pu fournir aux entrepreneurs chinois et à l'Agence de gestion de la Grande-Mosquée d'Alger, un béton spécial qui a permis la pose du minaret sur plus de 276 m, une opération qualifiée de très délicate, selon lui. Sur les règles et les engagements que le groupe Lafarge-Holcim va introduire dans ses unités, Dubois a insisté surtout sur l'environnement et sur un peu plus de rigueur et de sécurité. Il va jusqu'à dire que « si l'installation pose problème dans ce domaine, on est prêt à l'arrêter ». Lafarge est connue pour avoir placé des filtres pour réduire la poussière dans les cimenteries qu'il avait reprises plus particulièrement celle de Meftah. Le groupe augmentera d'abord son volume de production de ciment et proposera aussi aux Algériens, poursuit Dubois, de « nouvelles solutions route » à base de béton au lieu de l'asphalte, importé, et qui sont plus rentables en termes de maintenance. Il poursuivra ses projets de recyclage des déchets comme il le fait pour l'incinération du médicament périmé, dans sa cimenterie d'Oggaz (Mascara) en y ajoutant les pneumatiques usagés, la boue de forage ... Pour Dubois, Lafarge a déjà participé à la réduction de la pression sur la demande en ciment en Algérie. Sur quatre ans, ce sont deux millions de tonnes de plus qui ont ainsi été mises sur le marché et ce, « grâce à une meilleure gestion des actifs » Le plus intéressant à signaler, c'est qu'à partir de 2017, « l'Algérie ne devra plus importer de ciment parce qu'elle aura tout simplement réglé le problème du déséquilibre entre l'offre et la demande », a-t-il noté.