Suite à son éclatante victoire dimanche, Alexis Tsipras, débarrassé de la frange la plus anti-austérité de Syriza, s'apprête à reconduire un gouvernement de coalition avec la droite souverainiste, afin de mettre en œuvre les difficiles réformes économiques attendues par les créanciers du pays. En remportant ses deuxièmes législatives en huit mois avec 35,46% des voix, selon les résultats quasi définitifs, Tsipras confirme l'enracinement de son parti de gauche radicale Syriza sur l'échiquier politique grec et européen. Toutefois, comme en janvier, quand Syriza avait accédé pour la première fois au pouvoir avec 36,34% des voix, le parti n'a pas la majorité absolue. Avec 145 députés élus, Alexis Tsipras, 41 ans, a annoncé dès dimanche qu'il allait de nouveau s'allier avec son ancien partenaire, le parti des Grecs Indépendants (Anel), fort de 10 élus, qui lui permettront de s'assurer une majorité absolue de 155 députés sur 300. Mais le chemin ne sera pas semé de roses pour ce nouveau gouvernement, qui doit prouver aux créanciers du pays, UE et FMI, sa détermination à appliquer les "réformes" qu'ils ont dictées dans le troisième plan de sauvetage, d'un montant de 86 milliards d'euros sur trois ans, signé dans la douleur en juillet au prix d'une scission de Syriza, qui a vu le départ de 25 députés de son aile gauche. R. I./Agence