Lors d'une assemblée générale, tenue jeudi au centre culturel Mustapha-Gaouda, à Sériana, 30 km au nord-ouest de Batna, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, comme à l'accoutumée, n'a pas ménagé le pouvoir en place. En présence des militants de son parti, parmi lesquels un représentant du bureau national, ainsi que le premier responsable du bureau régional de Batna, le chef du FNA a qualifié la politique économique relative à l'exploitation de la rente des hydrocarbures de "trahison affectant l'intérêt du peuple algérien". Pour l'orateur, dont l'allocution a duré près d'une heure, "la facture de la politique d'austérité adoptée par le gouvernement sera réglée par le peuple. Alors que la situation dans laquelle baigne le pays est la conséquence des politiques boiteuses du gouvernement". M. Touati lancera d'ailleurs à l'intention du gouvernement : "Quelles sont les dispositions prises afin de trouver des solutions à la crise économique résultant de l'effondrement du prix du baril de pétrole ?" Le président du FNA proposera, plus loin, une solution qui constitue, selon sa vision, la seule alternative pour pallier les répercussions de l'actuelle crise sur les Algériens. Il s'agit de l'investissement dans la formation de cadres algériens qui seraient capables d'apporter un plus à l'économie nationale. Le chef du FNA a, par ailleurs, jugé que "l'héritage père-enfant des postes de responsabilité constitue l'une des causes de la situation chaotique que connaît le pays". Il s'étalera, ensuite, sur la transformation des terres agricoles en cités-dortoirs, acte qui hypothèque l'avenir des générations futures. Evoquant la politique étrangère, l'orateur s'est indigné du laxisme des responsables envers les agissements des autorités françaises à l'égard des personnalités algériennes. Rappelant que Hamid Grine, ministre de la Communication, qui a fait l'objet d'une fouille au corps, le 17 octobre dernier, au salon d'honneur de l'aéroport d'Orly (Paris), était porteur d'un passeport diplomatique. D'autant plus que l'incident n'était pas le premier du genre. Car d'autres ministres et hauts responsables algériens ont subi le même sort. M. Touati a également exprimé son étonnement à propos de la réaction des Français par rapport à cette affaire. Ce qui prouverait, d'après lui, que l'Algérie aurait perdu de son aura à l'échelle internationale et serait devenue la risée du monde. "Sinon, comment expliquer le silence des autorités face aux déclarations provocatrices de Nicolas Sarkozy, l'ancien président français, quant à la révision des accords d'Evian ?" s'est-il interrogé. Avant de conclure que Sarkozy, qui œuvre pour le retour des pieds-noirs en Algérie, devrait être remis à sa place. L. M.