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Louisa Hanoune : "L'Algérie ressemble de plus en plus à un protectorat" Elle accuse des responsables du gouvernement de travailler pour les intérêts français
Le choix du moment et de la symbolique n'a rien d'anodin : c'est à la veille de la célébration du soixante et unième anniversaire du déclenchement de la Révolution que la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a choisi pour lancer une volée de bois vert sur les responsables, qu'elle ne cite pas, au demeurant, mais dont on devine l'identité, qui œuvrent, selon elle, pour accorder des facilités à l'ancienne puissance coloniale à travers une série de contrats. "Il y a au sein du gouvernement des responsables qui veillent aux intérêts du pays, mais il y a une minorité qui travaille pour des intérêts étrangers, pour l'ancien colonisateur, à travers des contrats", a-t-elle dénoncé, hier, devant la coordination nationale de l'Organisation des jeunes pour la révolution du parti, réunie à Zeralda, à l'ouest d'Alger. "L'Algérie ressemble de plus en plus à un protectorat, comme le Sénégal", a-t-elle dit, en référence aux contrats et autres facilités accordées aux entreprises françaises. "Malgré la crise, certains responsables veulent sauver des sociétés françaises (...) Certaines lois adoptées récemment renferment des dispositions compradores, qui profitent aux étrangers et à la prédation. Il y a une préférence étrangère et à la prédation au détriment de la préférence nationale. Il y a une recolonisation sans frais, à travers les facilités fiscales, les prêts, etc.", a-t-elle encore affirmé. Contrairement aux "fanfaronnades" de l'Exécutif, la réalisation de l'usine Renault et celle envisagée de Peugeot, un groupe en difficulté, soit dit en passant, n'ont pas un impact considérable sur la création de postes d'emploi. "Renault et Peugeot, ce sont des usines de montage, et c'est tout. Tant de bruit pour pas grand-chose", dit-elle. Se référant aux affirmations du FMI et de la BM, cités récemment par le ministre des Finances et selon lesquels l'Algérie deviendrait la "mecque des investissements", Louisa Hanoune ironise : "C'est plutôt une mecque de la prédation." "Tous les secteurs sont visés par la prédation", soutient-elle encore. Evoquant l'incident de la fouille du ministre de la Communication, Hamid Grine, la SG du PT a souhaité que l'Algérie applique la mesure de réciprocité. "On n'a pas fait de communiqué, mais évidemment, on n'accepte pas ce qui s'est passé. Mais la logique et notre souveraineté nous imposent d'appliquer le principe de réciprocité... Or, ils ont droit à un tapis rouge. Certains responsables ont le complexe du colonisé, c'est triste. Pourquoi en est-on arrivé là ? Pourquoi l'ancien colonisateur fait cela ? C'est dû à certaines orientations politiques", a-t-elle commenté. Elle s'étonne aussi de l'absence d'une réaction officielle à l'information rapportée par des médias, selon laquelle des militaires algériens seraient concernés par l'opération Barkhane. "Si cela se confirme, cela veut dire que notre Révolution est frappée au cœur. On veut faire de l'Algérie un Pakistan." K. K.