L'accord auquel sont parvenus les archs et le Chef du gouvernement ne vaut, pour le moment, que par la solution, grandement facilitée par l'usure et la lassitude, apportée aux aspects techniques d'un problème qui, lui, ne l'était pas à l'origine. Certes, c'est toujours ça de bon à prendre pour une population et une région qu'un cycle de violence qui a trop duré avait arrimées à la régression économique et sociale, réveillant les atavismes et aggravant l'état de précarité d'une jeunesse déjà fortement éprouvée par la malvie. Les uns et les autres semblent avoir pris conscience de l'urgente nécessité de sortir une partie importante de l'Algérie d'un enfermement psychologique et moral qui jure avec sa traditionnelle vocation d'ouverture sur le reste du pays, mais aussi sur les valeurs universelles de modernité et de progrès. La démarche du gouvernement, pour autant, n'est pas sans soulever des interrogations de forme et de fond. Des observateurs de la scène politique nationale ont cherché à percer les intentions, autrement dit les arrière-pensées, du pouvoir qui a décidé unilatéralement de reprendre langue avec les archs pour poursuivre avec eux un dialogue interrompu, il y a un an. Il faut tout de même reconnaître que les tenants du pouvoir, en Algérie, n'ont pas pour habitude de négocier avec des organisations dépourvues de la capacité de leur créer des difficultés sur le terrain ou de contrarier leurs projets. Certains ont invoqué, parmi les explications possibles, des conditions à réunir pour un apaisement qui facilitera l'acceptation de l'idée d'amnistie générale lancée par le président de la République/personname //personname / et qui passera probablement par l'organisation d'un référendum. Mais si tel est l'objectif, ou l'un des objectifs des autorités, cela signifiera que la dimension politique du problème, celui-là et tous les autres, a bel et bien été évacuée. Il est, en effet, indéniable que la Kabylie/personname //personname /, comme d'autres régions du pays, traverse une crise qui est celle du déficit de la représentation politique. Si les archs eux-mêmes, approuvés par Ouyahia sur ce point, posent comme revendication importante la révocation des indus élus, c'est que la doléance est fondée. Or, du côté d'El-Mouradia, rien n'indique pour le moment que des législatives anticipées ou des municipales partielles pourraient être à l'ordre du jour dans un proche avenir. A. H.