Résumé : Ferroudja est tellement harcelée par son oncle qu'elle décide de quitter le village avant la fin de ses vacances. Elle est triste de laisser les siens, mais elle n'avait pas le choix. Sa mère l'accompagne jusqu'à l'arrêt de bus. Sur le chemin du retour, elle rencontre son frère et lui fera sentir sa colère. Ferroudja regarde les arbres qui venaient à sa rencontre. Assise à côté de la fenêtre, elle se met à réfléchir à sa situation et trouve injuste la réaction de son oncle à son encontre. Qu'avait-elle donc fait pour susciter sa colère ? Quelqu'un lui avait-il raconté des choses malveillantes sur elle ? Elle ne le pense pas. Les gens qu'elle avait jusqu'à présent côtoyés ne disaient que du bien de la jeune paysanne qui avait courageusement affronté le destin de sa famille. Son oncle est plutôt jaloux de savoir qu'elle avait pu relever le défi et subvenir aux besoins des siens. Elle ! Une femme ! Alors que les hommes les avaient lâchés dans les pires moments de leur existence. La jeune fille pousse un soupir et somnole un moment avant de remarquer qu'elle était presque arrivée en ville. Elle se saisit de son petit sac de voyage et s'apprête à descendre, lorsqu'un une vieille femme s'agrippe à son bras : -Aide-moi ma fille, que Dieu te bénisse. -Accroche-toi à mon bras Yemma, ne crains rien, je vais t'aider. Elle aide la vieille femme à mettre pied à terre, puis s'éloigne de la station. Il était à peine 8h30, et les magasins du centre-ville n'étaient pas encore ouverts. Elle traverse la ruelle qui la séparait de l'artère centrale, et se met à marcher à pas traînants. L'odeur de café frais emplissait l'atmosphère, et elle se rappelle qu'elle n'avait rien avalé depuis la veille au soir. Elle s'installe alors à la terrasse d'une cafétéria et commande un petit-déjeuner. Tout en mangeant, elle se met à réfléchir au meilleur moyen de passer le temps. Les coiffeuses étaient encore en vacances, mais elle ira ouvrir le salon ce matin, et mettre un peu d'ordre avant de procéder à un grand nettoyage. La patronne sera contente de la revoir si tôt. Ne lui avait-elle pas dit qu'elle aurait besoin de ses services, quelques jours avant la réouverture du salon ? Eh bien voilà, les circonstances ont fait qu'elle rentrait du bled plus tôt que prévu. De son dernier séjour d'ailleurs, elle se souviendra longtemps. Ferroudja renoue avec son ancien train de vie. Les coiffeuses revinrent l'une après l'autre, et le salon rouvrit. Elle reprend son travail et eut l'occasion de revoir Lla Meriem par le biais d'Anissa, qui l'invitera quelques semaines plus tard à son anniversaire. Anissa était née un jour de printemps. La journée ensoleillée avait été une véritable course contre la montre pour Ferroudja et Lla Meriem qui voulait organiser une belle cérémonie pour sa cadette. Cette dernière avait invité ses meilleures amies, ses cousins, ses voisins et même quelques tantes. La fête qui se déroula dans le grand jardin de la villa était très réussie. C'était une occasion aussi pour Ferroudja de revoir Nassila qu'elle n'avait pas revue depuis son mariage. Elle est aussi subjuguée par autant d'invités pour un simple anniversaire. -C'est merveilleux une fête de cette envergure Lla Meriem. Moi, je n'ai jamais fêté mon anniversaire. Mes parents ne se rappellent même pas ma date de naissance. -Nous allons y remédier. Pour le prochain, je te promets une très belle fête. -Pas la peine de te formaliser sur un événement aussi banal, Lla Meriem. Je trouve que les anniversaires nous rappellent aussi le temps qui passe. Nos meilleures années filent à une telle vitesse que, lorsque nous nous en rendons compte, il est déjà trop tard. (À suivre) Y. H.