C'est dans un contexte de querelles, de récriminations entre les compagnons d'armes et de déclarations choquantes des uns envers les autres que Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine, a ouvert, hier à Batna, les travaux du forum national sur l'histoire de la Révolution. Les faits ayant récemment déclenché un déferlement médiatique, provoqué un malaise dans les rangs des moudjahidine et indigné les Algériens, notamment ceux des générations post-indépendance, qui se faisaient une idée différente de la Révolution, ont eu pour répercussion la présence de jeunes avides de connaître les vérités. En effet, ils étaient nombreux dans la salle des conférences de l'université Batna 1, où s'est tenu ledit forum "Problématique de l'écriture de l'histoire de la guerre de Libération : entre sources officielles (archives) et mémoire vivante". Cette dernière source dont le ministre dira, au cours d'une allocution réservée en majorité à l'éloge de la région, de ses enfants et de leurs sacrifices, qu'"elle doit constituer la base de l'écriture de l'histoire de notre Révolution". Dans cette perspective, M. Zitouni invitera les moudjahidine et moudjahidate "à écrire leurs mémoires et les éditer pour préserver l'histoire". Le ministre insistera également sur l'importance des archives disponibles au niveau du Centre national des archives et du Musée national du Moudjahid. Il encouragera aussi les chercheurs à l'assemblement de la matière scientifique autour de la Révolution. De l'université, M. Tayeb Zitouni, s'est rendu au cimetière des Martyrs, pour déposer une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative des Chouhada avant de se rendre au musée du Moudjahid. À la direction des Moudjahidine, le ministre a supervisé le lancement de l'opération de contrôle des pensions, qui constitue une première à l'échelle nationale, avons-nous appris. La délégation s'est rendue, enfin, au musée de la "Ferme Lucas", connue aussi sous le nom de "Domaine Saint-François", à Djerma, à 25 kilomètres de Batna. Cette ferme, rappelons-le, avait été transformée, de 1957 à 1962, en un centre de torture, par les autorités coloniales françaises, aux fins d'interroger les habitants suspectés d'appartenir au Front de libération nationale (FLN). L. M.