Revenue de très loin en terre tanzanienne après une heure de souffrance sous les coups de boutoir d'un intenable duo Ulimwengi-Samatta, la sélection nationale sera en appel, en ce début de soirée à Tchaker, pour bonifier le nul (2-2) ramené de Dar Es-Salam, assurer sa qualification attendue au dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 et, surtout, tenir son rang de grand d'Afrique face à un adversaire sans-grade. D'un côté l'inquiétude. De l'autre, la confiance. Attentif à tout ce qui meublait son après-midi de samedi et qui provenait du Benjamin-Mkapa National Stadium, le public algérien est légitimement inquiet au vu de la première heure de jeu des Verts. La manière avec laquelle la sélection de Christian Gourcuff a été baladée fait craindre le pire. Car, comme elle a pu le faire chez elle, sur un terrain cabossé et pas vraiment adapté à une rencontre de cette importance, la sélection tanzanienne pourrait, également, le refaire à Blida, sur la belle pelouse du stade Mustapha-Tchaker. Pour avoir trimballé la défense algérienne dans tous les sens, sollicité son gardien Raïs M'bolhi une demi-douzaine de fois et être parvenu à scorer à deux reprises après avoir, notamment, touché la transversale et vendangé un bon paquet de balles chaudes qui ne demandaient qu'à être poussées au-delà de la ligne de but, les Ulimwengi, Samatta, Moussa et autre Maguri risquent, encore une fois, de s'avérer de véritables poisons pour l'arrière-garde nationale. Mise en confiance après son inattendue démonstration de force jusqu'à la 70e minute de jeu de cette manche aller, la Tanzanie de Charles-Boniface Mkwasa ne se gênera, de fait, nullement pour tenter de confirmer qu'elle demeure capable de réussir l'exploit de son existence en sortant, au 2e tour des éliminatoires d'un tournoi planétaire, un team algérien pourtant brillant mondialiste une année auparavant. Mais voilà ! C'est justement cette expérience des grands rendez-vous internationaux qui rassure, en partie, le même public algérien. Être piétinée comme elle l'a été pendant plus d'une heure et rester encore en vie dans ces éliminatoires relève, à ce sujet, de la chance quasi miraculeuse qui accompagne, généralement, les grandes équipes ! Ayant, de son côté, enfin compris et assimilé son erreur de vouloir reproduire à tout prix son naïf 4-4-2 lorientais en plein cœur d'une Afrique qui ne s'embarrasse guère de fioritures pour atteindre son but, le sélectionneur Christian Gourcuff devrait, en ce sens, reconduire la même "stratégie" en 4-1-4-1 qui lui a permis de limiter la casse, samedi. Exit la paire Mandi-Medjani en charnière centrale, plus question d'un inutile Belfodil devant ni d'un trop encombrant Guedioura au milieu : une sentinelle préventive qui a valu tant de satisfaction à Vahid Halilhodzic, un milieu renforcé et travailleur et des éléments pouvant faire la différence sur les couloirs semblent être d'indispensables ingrédients dont Gourcuff se fera violence d'en tenir compte. Plus que la manière et le beau jeu, c'est de la grinta, de l'envie, d'un mental et d'une rage de vaincre à toute épreuve que les Algériens ont soif ce soir. Pour, cette fois-ci, aller loin et non pas en revenir.