Lors d'une visite à l'Institut régional de formation musicale de Biskra (annexe de Batna), nous fûmes agréablement surpris de constater combien les jeunes étudiants en musique sont concentrés sur leur travail, leur recherche et leur intérêt au patrimoine musical de la région. Parmi les étudiants de différentes spécialités, nous avons fait la rencontre d'une jeune, voire petite guitariste Nahili May Roukaya, qui se distingue aussi bien par son look qui rappelle les jeunes stars du rock ou métal, mais aussi par son caractère atypique et un sourire permanent. En dernière année de collège, la jeune May ne se voit que musicienne après ses études bien sûr mais il va lui falloir passer encore quatre ans à l'institut pour réaliser ce rêve. Armée de patience et d'amour pour la musique et surtout pour son instrument fétiche : la guitare, elle est issue d'une famille d'artistes (musiciens) où elle baigne dans la musique depuis sa tendre enfance. Elle nous a confié que "ce n'est qu'une fois inscrite à l'école (institut de musique) que j'ai pu vraiment faire une connaissance matérielle avec la guitare dont j'ai toujours rêvé de jouer et prendre dans mes mains. Je connaissais quelques notes, quelques passages et des plus connus dans le monde de la musique ‘smoke en the water' de Deep Purple ou encore ‘unforgiven' de Metalika. Mais je ne savais pas lire une partition, ce que j'arrive à faire maintenant grâce à mes études". Il n'y a pas un instrument pour les filles et un autre pour les garçons, nous dit avec grande conviction notre jeune interlocutrice May, qui prend soin de rajouter : "C'est une question d'amour pour l'instrument, on peut même aimer, jouer à la harpe même si ça n'existe pas au magasin de l'école (rires)". Entourée de ses camarades de classe et de promotion où règne une atmosphère bon enfant et de la complicité, on se rend compte que ces jeunes font de grands efforts en dépit des moyens, si on compare avec d'autres instituts et écoles du nord du pays. Une annexe qui a besoin de classe insonorisée, d'amphithéâtre et de participer aux différents regroupements des écoles des arts ça et là à travers le pays. D'ailleurs, à ce propos, May à eu le mot de la fin en disant : "J'ai constaté qu'on apprend énormément et qu'on s'améliore au contact des autres artistes musiciens qui ont plus d'expérience que nous : je vous donne un exemple, les rencontres de la musique classique qui ont lieu chaque année à Batna nous donnent la chance de jouer en orchestre, ce qui est magnifique, mais ça doit se faire plus souvent". À bon entendeur ! R.H.