Résumé : Nawel remonte le temps pour raconter ses débuts dans le domaine de la communication. Elle était jeune, brillante, douée et ambitieuse, et n'avait eu aucun mal pour décrocher un poste dans un journal. Elle rencontre alors un jeune journaliste, de quelques années son aîné. Ce dernier l'initiera au journalisme et l'aidera à y faire ses premiers pas. Au petit matin, je cours acheter le journal et je montre mon travail à tous mes proches, mes amis et même à quelques-uns de mes anciens enseignants. Depuis ce jour, je fus citée en exemple pour mon travail et mon assiduité. On comptait beaucoup sur moi pour accomplir des tâches jugées délicates, comme par exemple interviewer un ancien acteur, un artiste, ou même assister à des débats ou des conférences sur des sujets artistiques qui peuvent paraître assez compliqués pour un débutant. Pas pour moi. Je rentrais à chaque fin de journée à la rédaction avec un riche compte rendu. Souvent, je rédigeais mon article sur les lieux de l'événement et le faxais pour gagner du temps. Au bout d'une année d'un travail assidu, on me proposa le poste de chef de rubrique. Une promotion que je jugeais trop hâtive, mais que je ne refusais pas pour autant. Mon ancien coéquipier passe rédacteur en chef et remplace l'ancien qui venait de prendre sa retraite. Dès qu'il est désigné à son poste, il tente d'insuffler un nouveau souffle à la rédaction. Il passe dans toutes les salles et nous motive par ses encouragements. Un jour, il m'appelle dans son bureau et me propose de lancer une nouvelle rubrique : -Nous sommes jeunes, nous devrions regarder le monde sous un angle plus moderne, me dit-il. Que penses-tu Nawel, si je te proposais de lancer une chronique. -Une chronique ? Je suis chef de la rubrique culturelle. C'est mon domaine, et j'aime le travail que je fais, répondis-je. -Je n'en doute pas. Cependant, je veux lancer quelque chose de nouveau. Quelque chose qui va accrocher. Lors de ton passage chez nous comme stagiaire, tu nous avais remis un récit pour le publier. Nous ne l'avions pas fait, puisque la maquette ne comportait pas cette rubrique. -Tu veux publier des récits ? Il hoche la tête : -Tu es très intelligente. C'est ce que j'envisageais. Es-tu prête à nous écrire quelques histoires qui peuvent passionner nos lecteurs ? Mon esprit se met en branle immédiatement. Le travail qu'on me proposait n'était pas quelque chose de difficile pour moi, puisque j'avais à mon actif déjà plusieurs récits que je comptais publier plus tard. Sans hésiter donc je lançais : -Si cela peut rajouter un plus à la notoriété de notre quotidien, je n'y vois pas d'inconvénient. J'ai déjà à mon actif quelques récits qu'on pourra publier. Si les lecteurs y adhèrent, je pourrais assurer quotidiennement cette chronique -Bravo Nawel. Je savais que tu n'allais pas refuser une telle proposition. Nous allons publier tes récits dès la semaine prochaine. Mais il va falloir que tu te choisisses un pseudonyme. -Pourquoi ? Mon nom n'accroche pas assez ? -Non. Ce n'est pas ça. Tu signes déjà dans la culturelle. Nous aimerions du frais. Une nouvelle rubrique, une nouvelle signature. Tu y vois un empêchement ? Sans réfléchir, je répondis : -Pas du tout. Je vais me trouver un pseudo. -Kamélia. -Hein ? Il sourit : -Kamélia. C'est le prénom de ma petite nièce. Si tu veux ajouter un nom, cela donnera quelque chose de très beau. Je promets de revenir le lendemain avec un récit et un pseudonyme composé d'un nom et d'un prénom. Je passais la nuit à chercher un nom qui pouvait s'harmoniser avec le prénom de Kamélia. Je me mets à chercher dans mes anciennes notes universitaires, et je tombais sur le nom de Rostom. C'était le nom d'une ancienne présentatrice d'une émission historique que j'aimais beaucoup. Voilà donc comment je suis devenue Kamélia Rostom pour les lecteurs de ma rubrique. -C'est une belle signature, lance Nabil qui n'avait rien raté du récit réel de son amie. -Tu trouves ? -Bien entendu. Et comment donc ? Avant de te rencontrer déjà, j'admirais tes écrits, et maintenant que je connais l'auteur, je ne pourrais que ressentir du respect et de la fierté. - Merci Nabil. La fraîcheur de la nuit la fait frissonner. Elle resserre davantage le blouson autour de ses épaules. Il remarque son geste et demande : -Tu veux qu'on rentre ? Tu dois être épuisée. (À suivre) Y. H.