Les événements qui ont secoué la commune d'Oued El-Ma et ses environs se sont poursuivis, durant la nuit de lundi à mardi. De jeunes manifestants et les troupes antiémeutes n'ont pas cessé d'échanger jets de pierres, d'un côté, et bombes lacrymogène, de l'autre, durant toute la nuit. Hier matin, les affrontements ont repris avec plus d'intensité. Sur place, les manifestants n'ont point toléré les dépassements des services de l'ordre qu'ils accusent ouvertement d'abus de la force et d'usage abusif des bombes lacrymogènes, ce qui a incommodé des citoyens âgés dans leur majorité. Certains ont même été contraints de quitter leur maison, pour trouver refuge chez des voisins ou des proches. Toujours selon les jeunes contestataires, l'usage des bombes lacrymogènes est moins grave, quand on sait qu'il y a eu violation des domiciles par des éléments des services de sécurité. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux attestent ces dires, selon nos interlocuteurs. Cependant, l'appel au calme lancé, avant-hier soir, par les sages et des membres de la société civile, a eu enfin un écho, pour permettre à une importante délégation des représentants des manifestants d'être reçue par le wali de Batna, ainsi que quelques directeurs de l'exécutif dont celui des mines et celui des travaux publics. La rencontre a, selon des sources bien informées, donné entière satisfaction aux délégués des citoyens d'Oued El-Ma qui déplorent, toutefois, le double langage de certains responsables qui ont fait preuve d'irresponsabilité et surtout d'incompétence, disent des universitaires initiateurs de cette manifestation pacifique, poussés malgré eux aux débordements. Aussi, il a été convenu lors de cette rencontre de répondre positivement aux revendications des habitants du village, à savoir le maintien du projet de la fabrique des panneaux solaires, l'annulation de toutes les poursuites judiciaires contre les manifestants et leur libération immédiate. Il a été aussi question de l'entame des travaux pour la réalisation de la route reliant Oued El-Ma au chef-lieu de Batna via le mont Chlala et enfin l'indemnisation des citoyens dont les biens ont été saccagés. Par ailleurs, pour se justifier, les responsables des deux secteurs, aussi bien celui des mines que celui des travaux public, ont assuré, lors d'une intervention sur des chaînes de télévision privées, qu'il y a eu un mal entendu. Or, les manifestants possèdent des correspondances qui affirment le contraire. Ainsi, dire une chose et son contraire semble être à l'origine de la colère de ces jeunes, et c'est à partir d'aujourd'hui que les citoyens seront fixés sur la réalité des promesses. RACHID HAMATOU