Trois mille sept cent quatre-vingt et une hospitalisations dues à des intoxications alimentaires ont été enregistrées en 2004, contre 3 246 cas en 2003. C'est ce qui ressort d'un constat donné, hier, à l'université d'Es sénia d'Oran, par Bousnadji Ramdane, représentant de la direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes (Dgcerf) relevant du ministère du commerce. Devant les responsables des DCP, des directeurs des chambres de commerce et des laboratoires de contrôles de 14 wilayas de l'ouest, le responsable du Dgcerf a mis, sur le compte du laxisme irresponsable et de la supercherie commerciale, l'utilisation abusive et incontrôlée des produits comme les édulcorants, les produits de conservation, les arômes de qualité douteuse ainsi que la mauvaise manipulation des produits sensibles (viandes et poulet). Selon Bousnadji Ramdane, les foyers de contamination par ingestion alimentaire ont été recensés en milieu familial (46%), les restaurants d'entreprise (27%), les restaurants et les gargotes (16%) et les restaurants universitaires avec un taux de 11%. Ce bilan peu reluisant est à mettre sur le compte de l'inexistence de lois drastiques à même d'endiguer le phénomène des intoxications alimentaires. Une première mesure en matière de lutte contre ce fléau vient d'être prise par le ministère du commerce. Il s'agit de l'élaboration d'un cadre normatif national appelé à intervenir directement dans la chaîne alimentaire comprise entre la production des aliments, la préservation de la santé des personnes et des animaux ainsi que de la protection de l'environnement. Dans ce contexte, une révision des décrets obsolètes datant de 1989 est à l'étude au niveau du ministère du commerce. L'adoption de nouvelles normes en matière de protection du consommateur est sur le point d'être finalisée. Dans un souci de coordonner les interventions et les saisies de produits avariés par les différentes DCP du pays, le ministère de tutelle envisage la création d'une agence sanitaire, d'un laboratoire national d'essais et d'analyses de produits alimentaires et le tissage d'un véritable réseau d'alerte pour prévenir contre les intoxications alimentaires et les empoisonnements par botulisme. B. Ghrissi