Le journal El-Khabar a engagé une série de contacts et de rencontres avec des dirigeants de partis politiques, des militants associatifs, des juristes et des défenseurs des droits de l'Homme ainsi que des académiciens et des universitaires, a annoncé le journal hier dans un communiqué. Le but de ces rencontres est, précise le communiqué, d'expliquer les tenants et les aboutissants de la crise que vit ce quotidien depuis la décision du ministère de la Communication d'engager une action judiciaire afin de faire annuler la cession d'une partie des actions d'El Khabar à la société Ness-Prod, une filiale du groupe Cevital. Ainsi, les responsables du journal ont rencontré Mme Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), M. Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Ali Benflis, président de Talaie El-Houriyet, le Dr Abderrazak Makri, président du MSP et M. Abdallah Djaballah, président du FJD, indique-t-on encore dans le communiqué. À chacun de ces responsables politiques, la délégation d'El Khabar a exposé le fond de la plainte déposée par le ministère de la Communication et les détails de l'opération de cession d'actions d'El Khabar. Les responsables d'El Khabar sont longuement revenus, lors de ces échanges, sur l'"historique des pressions exercées par ce ministère, sous la houlette de Hamid Grine", sur leur journal, "à commencer par l'appel, lancé par le ministre, aux entrepreneurs et chefs d'entreprise privée leur demandant de priver de publicité les journaux de l'opposition, selon sa propre expression". Un appel "d'abord secret" puis réitéré "publiquement" à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse à l'occasion de laquelle le ministre a déposé plainte contre El-Khabar, ont encore écrit les rédacteurs du communiqué. Les responsables du journal ont évoqué, lors de ces rencontres, la mobilisation des travailleurs et des journalistes d'El Khabar, notamment le rassemblement organisé le 4 mai devant le tribunal administratif de Birmandreis, "appuyés par leurs confrères d'autres entreprises de presse, des figures politiques de différents partis et de militants associatifs", afin de dénoncer "les pressions et les entraves auxquelles fait face El Khabar et, à travers lui, la liberté d'expression en Algérie". Le communiqué d'El Khabar assure que les responsables politiques rencontrés par la délégation ont exprimé à cette dernière "leur solidarité entière" avec le journal ainsi qu'avec "les dignes professionnels" de la presse. Les interlocuteurs des représentants du journal ont souligné que leur position solidaire est dictée par leur souci de "défendre les principes de la République, les droits de l'Homme et la liberté d'expression, de pensée et d'opinion" et ont assuré qu'ils ne feront "aucune concession sur les acquis démocratiques" et qu'ils ne tolèreront, encore moins, "aucune remise en cause de ces acquis", considérant que "la liberté d'opinion est un fondement essentiel de la démocratie". Les responsables de partis rencontrés ont également annoncé, à cette occasion, qu'ils seront présents au rassemblement prévu aujourd'hui devant le tribunal administratif, "aux côtés des journalistes et travailleurs d'El Khabar". Le communiqué fait savoir, enfin, que les responsables du journal prévoient de rencontrer, dans les prochains jours, les dirigeants d'autres partis politiques ainsi que d'autres personnalités et acteurs associatifs. R. N.