On a souvent évoqué le chantage à la publicité exercé par le gouvernement, via le ministère de la Communication et l'Anep, contre les journaux indociles, ceux qui se sont donné une ligne éditoriale qui n'agrée pas les tenants du pouvoir. Cependant, un chantage de même type est, quelquefois, exercé dans l'autre sens. Dans ce cas de figure, c'est le média, journal ou chaîne de télé, qui "fait chanter" l'annonceur. Une sorte d'extorsion de fonds qui ne dit pas son nom. C'est ainsi qu'on a vu récemment un journaliste perturber délibérément une conférence de presse d'un opérateur de téléphonie parce que son employeur ne bénéficiait pas de la publicité de cet opérateur. Si pareil agissement ne date pas d'aujourd'hui, c'est que la presse algérienne a aussi ses "pionniers" en la matière. Et c'est à l'un d'eux, sans doute le plus rompu à cet exercice plus proche du banditisme que du journalisme, que l'on doit la toute dernière tentative de nuire à un opérateur économique au motif que celui-ci a décidé de revoir son plan média et de réorienter ses messages publicitaires en fonction de ses besoins et de sa stratégie de communication. Il n'est pas utile de mentionner le nom de l'auteur de cet esclandre : tous les journalistes algériens l'auront identifié, sa réputation de "maître chanteur" étant établie depuis fort longtemps. Mais puisque lui-même ne s'en cache plus et qu'il a décidé de crever l'écran de sa chaîne de télé comme pour nous convaincre qu'il n'a pas changé d'un iota, autant dire qu'il s'agit du directeur du groupe de presse Ennahar, Anis Rahmani, alias Mohamed Mokadem. Ainsi donc, le sieur Mokadem, qui n'a pas apprécié de voir sa chaîne de télé exclue du nouveau plan média du groupe Cevital, a osé affirmer qu'il croit en des "valeurs" et que son journal "n'est pas à vendre". Nos confrères savent parfaitement où émarge et à qui obéit Anis Rahmani. Ils savent même comment et par quel canal il est venu à la presse et avec l'aide de qui il a pu monter son groupe de presse. Ils savent aussi que c'est au moyen d'un chantage de même type qu'il a pu réussir, entre autres hauts faits d'armes, la prouesse d'obtenir un chalet à Club-des-Pins alors qu'il exerçait comme journaliste dans un quotidien arabophone qui, et pour cause, a fini par s'en séparer. Il faut, sans doute, rappeler ici qu'à la suite de la publication d'une fausse information sur Issad Rebrab, il y a une quinzaine de jours, le sieur Anis Rahmani a vite fait de s'excuser par sms, pour ne pas perdre le bénéfice de la pub, lui qui dit "mépriser l'argent" et que, pour autant, le Groupe Cevital a continué à lui octroyer des placards publicitaires. Cela ne l'empêche pas de marteler, aujourd'hui, que c'est à cause de la publication de cette information mensongère qu'il se voit exclu du plan média de Cevital et c'est ainsi qu'il se ravise : il laisse entendre, à présent, que l'information était vérifiée sans nous expliquer ce qui l'avait alors amené à présenter ses plates excuses et même à revendiquer une supposée "amitié" avec le Groupe d'Issad Rebrab. C'est cela Anis Rahmani : pour de la publicité, il peut vous encenser, se mettre à genoux et vous supplier mais, au besoin, il est capable de vous accuser, de vous insulter parce que vous ne lui donnez plus de pub. Liberté