On entend de plus en plus parler d'écologie, d'environnement, de températures qui ne font qu'augmenter, de la planète qui perd la boule, etc. On voit à la télé comment les pays occidentaux sensibilisent et agissent dans ce sens-là. Et nous les Algériens ? Pour beaucoup, nous avons de la bonne volonté et nous aimerions bien faire quelque chose : trier, recycler, consommer durable ; mais le manque d'infrastructures et de moyens nous freinent tous. Si vous aussi, vous voulez agir mais ne savez pas trop comment, suivez ce petit guide de l'algérien écolo : Utiliser moins de sachet en plastique. Ils se retrouvent pour la majorité du temps dans les océans une fois emportés par le vent. Ces plastiques se dégradent en fines particules et - en plus des cas de mort par étranglement et asphyxie des mammifères marins - finissent par s'accumuler dans les organismes des poissons, en dégageant des substances persistances et toxiques, et c'est ainsi que le consommateur se retrouve à ingérer ces micro plastiques. Il est grand temps alors de dire non au vendeur qui insiste pour vous filer – avec toutes les bonnes intentions du monde – un sachet en plastique et revenir vers nos bonnes vieilles traditions en transportant nos courses à l'aide de couffins et de paniers. Après tout, nos voisins marocains s'en priveront d'ici Juillet 2016 et les tunisiens d'ici 2017, à quand notre tour ? Séparer les déchets secs des déchets humides. Il existe deux types de déchets : les déchets secs qui regroupent tout ce qui est métaux, papiers, plastiques et verre. Ainsi que les déchets humides ou « organiques » qui sont principalement tout ce qui est alimentaire et végétal et contenant une certaine humidité. Vous vous demandez certainement : Pourquoi les séparer quand il n'y a pratiquement aucune installation de tri sur tout le territoire ? Sachez alors qu'il existe des entreprises locales qui recyclent du plastique, des métaux, du verre et du papier. Comment font-elles pour faire tourner leur business quand aucun système de récupération et de tri n'est mis en place ? Pour beaucoup, ils font appel à des particuliers qui ramassent ces déchets récupérables de nos bennes et décharges. Vous savez à présent quoi faire pour donner un petit coup de main. Manger moins de viande. L'élevage est un facteur de désertification des sols étant donné que les terres de pâturage sont souvent, à l'origine, utilisées pour l'agriculture. De plus, en moyenne, 7 kg de légumes et végétaux sont nécessaires pour la production d'1 kg de viande. Inutile de vous faire un dessin. Il ne s'agit pas là de devenir végétarien, mais de réduire sa consommation de viande en fréquence et en quantité. Nous n'avons pas besoin d'en manger tous les jours pour survivre, bien au contraire. La consommation de viande augmente les risques de diabète, de cardiopathie et de cancer du côlon. Consommer davantage des produits locaux et de saison. Le rythme naturel des saisons est ce qu'il est pour une bonne raison. L'importation et la culture de produits hors saison demande plus d'énergie, de produits chimiques et augmente les émissions de gaz engendrés par le transport de marchandises. Manger local permet, en plus de réduire notre empreinte carbone, d'encourager les producteurs locaux et l'économie régionale. Ne pas laisser son PC allumer ou en veille. Ce qu'il faut savoir c'est que le mode veille n'éteint pas l'ordinateur, seulement l'écran. La consommation reste donc élevée puisqu'un ordinateur consomme de 50 à 140W sans l'écran. Notre consommation actuellement d'énergie étant excessive, assertion justifiée par le bouleversement climatique et l'amenuisement des ressources fossiles - dans un pays où cette dernière représente la principale source d'énergie. Par conséquent, tous les moyens sont bons afin de réduire sa consommation énergétique. Privilégier des contenants en verre. Le verre est un déchet recyclable, inerte et donc inoffensif. De plus, le plastique et les conserves sont susceptibles de contenir du Bisphénol A, substance qui n'a pas fini de révéler chaque jour un effet hautement toxique sur la santé. Consommer moins d'eau. Fermer le robinet en lavant ses dents, laver sa voiture avec un sceau au lieu d'utiliser les tuyaux, prendre des douches plus courtes, ... Toutes des phrases que l'on entend souvent sans trop comprendre pourquoi. Sachez alors que de nombreuses stations d'épuration sont à la limite de leurs capacités et que les constructions de ces installations – très coûteuses – a du mal à suivre. Or, on ne stocke pas indéfiniment des eaux usées, en cas de trop plein, il faut déverser directement dans la nature, avec toutes les conséquences pour les écosystèmes que nos eaux usées engendrent. Moralité : moins l'eau est consommée, moins la nécessité de pomper et épurer se fait sentir. Donc forcément, si moins de stations d'épuration sont construites, plus besoin de facturer les investissements aux consommateurs. Tout le monde y gagne. Résister à la tentation du marketing et des nouvelles technologies. Les carcasses et les composants électroniques dégagent des substances extrêmement toxiques une fois jetés dans la nature. Pas besoin de changer de téléphone trois fois par an, ou d'un nouvel écran télé plasma, le tien est assez grand comme ça. Offrir une deuxième vie à ses objets usés. Il existe des associations qui collectent des vêtements, objets électroniques, livres, jouets, mobilier et qui les redistribuent à ceux qui en ont besoin. Il est donc possible de contacter des associations comme SIDRA, Piété et Bienfaisance ou encore Ness El Khir, qui existe dans toutes les wilayas d'Algérie, pour tout type de dons. N'hésitez donc pas à alléger vos placards et alourdir votre quota de bonnes actions. Utiliser des piles rechargeables. Parce que si les piles classiques sont rejetées dans la nature sans précaution, elles peuvent libérer des composants jugés dangereux comme le plomb, le zinc, le mercure, le lithium, etc. Optez pour des piles rechargeables permet non seulement d'éviter tous ces problèmes mais en plus, elles sont rentabilisées dès la cinquième utilisation et se rechargent près de mille fois. Même si, en voyant l'état actuel de la planète et des différents écosystèmes, on se sent vite découragé. N'attendez plus votre entourage, soyez le premier à lancer le mouvement à votre échelle et rappelez-vous que c'est la somme des contributions individuelles qui fait que l'impact soit grand. Hanane HANNANE