Dans une correspondance adressée hier au club de Aïn Fekroun le Tribunal arbitral du sport (TAS) a confirmé l'information révélée par Liberté le 30 mai dernier au sujet de l'affaire CRBAF-ASK. En effet, le TAS a débouté la LFP et la FAF ordonnant le gel de la décision prise par la LFP (en première instance) et par la FAF (recours) de faire rétrograder le CRBAF en division nationale amateur. Selon la correspondance du TAS, dont Liberté détient une copie, le TAS a demandé à la FAF d'ouvrir une nouvelle enquête plus approfondie notamment en ce qui concerne la non-application de l'article 81 du code disciplinaire de la FAF. En fait, le TAS a fait exactement le même constat que celui livré par le journal Liberté, dans au moins deux éditions (voir Liberté des 5 et 11 mai dernier). À l'issue de la réunion de la commission de discipline de la LFP pour traiter l'affaire CRBAF-USC, à la lumière des images TV accablantes de la tricherie, Liberté avait mis en effet, en exergue l'article 81 dans son chapitre 3 du code disciplinaire de la FAF qui évoque justement ce cas précis. Que dit cet article : "Toute tentative en vue d'influencer le résultat d'une rencontre par l'exercice de pressions et /ou d'intimidation est sanctionnée par : - Match perdu (sans attribution de points à l'équipe adverse) ; - Défalcation de trois (03) points pour l'équipe fautive ; - Deux (02) ans de suspension ferme de toute fonction officielle pour le contrevenant ; - Un million de dinars (1 000 000 DA) d'amende pour le club ; souligne cet article 81 que la commission de discipline a ignoré. Les pressions et l'intimidation sont d'ailleurs confirmées par le témoignage du joueur du CRBAF, Hichem Souakir. "Notre intention était de jouer le jeu à fond sans fausser les calculs. C'était l'instruction de l'entraîneur et des dirigeants. Nous avons joué pour gagner mais les supporters nous ont menacés après l'envahissement de terrain. Ils nous ont obligés à laisser l'ASK marquer un but. Nous n'avions pas le choix. Nos vie valent bien mieux que les trois points de la rencontre", assure-t-il. Et d'ajouter : "Je ne comprends pas cette animosité entre les supporters du CRBAF et l'USC, je demande pardon aux Chaouis qui ont été relégués par notre faute..." En clair, nous expliquions que si les membres de la CD avaient recouru, à juste titre du reste, à cet article 81, chapitre pression et intimidation le CRBAF se retrouverait relégué en division amateur avec la défalcation des 3 points, et l'ASK ne bénéficierait pas des trois points de la rencontre (sans attribution de points à l'équipe adverse). Son classement (ASK), soit à la 14e place (avec 36 points) du classement général derrière l'OM Arzew (37 points), l'aurait condamnée à la relégation. De même que le CRBAF qui se retrouverait avec la défalcation à la 15e place avec 36 points également. Un tel verdict aurait du coup sauvé l'USC et l'OM Arzew qui se seraient hissés respectivement à la 12e et à la 13e place et donc non relégables. L'USMM Hadjout avec 19 points rétrograde également. Reste à savoir maintenant si la LFP va rectifier le tir ? Le TAS qui ne fait que geler le verdict renvoie donc la balle dans le camp de la Ligue qui devra réexaminer l'affaire. Selon une source digne de foi, la LFP donnera sa réponse aujourd'hui au TAS. Pour rappel, lors de la dernière journée de la Ligue 2, des supporters du CRBAF avaient envahi le terrain à la fin de la rencontre pour forcer la main à leurs joueurs afin de lever le pied. Au lieu de siffler la fin du match, l'arbitre fait jouer les temps morts, ce qui a permis à l'ASK d'inscrire son but salvateur. SAMIR LAMARI