Le FC Porto, champion d'Europe et du monde, qui a perdu de sa superbe avec une qualification quasi miraculeuse pour les 8es de finale de la Ligue des champions de football, est loin de pouvoir endosser le rôle de favori devant un Inter Milan invaincu en 37 matches, aujourd'hui en match aller. Face à la meilleure attaque du championnat d'Italie (47 buts), qui a en outre marqué 19 fois en 8 matches de C1, le FC Porto ne lutte pas à armes égales. L'équipe de José Couceiro, l'homme qui a remplacé l'entraîneur espagnol, Victor Fernandez, il y a 3 semaines, ne compte que la 9e attaque du championnat du Portugal malgré son rang de leader (26 buts en 22 matches). Si la défense de fer reste une marque de fabrique de Porto (seulement 14 buts encaissés en championnat, 6 buts en 6 matches de C1), sa capacité à porter l'estocade au moment critique s'est envolée avec le départ de José Mourinho, l'artisan des sacres continentaux de 2003 (C3) et 2004 (C1). D'une façon générale, le jeu prôné par Mourinho — parti à Chelsea — s'est estompé. Le maître est parti, tout comme son élève Deco, qui a migré vers le FC Barcelone. Les gardiens du temple, Maniche et Costinea, ne suffisent plus à colmater les brèches et le prometteur Diégo, censé remplacer Deco, ne sera pas de la fête à cause d'une exclusion lors de la victoire en Coupe intercontinentale en décembre. À cela s'ajoute l'absence du vieux capitaine de route, Jorge Costa, suspendu face à l'Inter de Roberto Mancini. Ce dernier, poliment, ne prend pas le rendez-vous portugais à la légère. “Porto est champion d'Europe et du monde, il a un large effectif et s'est encore renforcé au mercato (5 Brésiliens sont arrivés, ndlr). Il faudra que nous soyons vraiment forts", dit l'entraîneur intériste. Le milieu de terrain argentin, Juan Sebastian Véron, qui revient en grande forme, prévient toutefois : “Nous venons au Portugal pour gagner.” Cette saison en C1 (gr. G), l'Inter s'est imposé 2 fois sur 3 à l'extérieur, sur des scores à faire peur aux plus enragés des supporters du stade du Dragon : 3-1 chez les Belges d'Anderlecht et 5-1 chez les Espagnols de Valence. Entre 2 anciens vainqueurs de la plus prestigieuse des coupes européennes, qui ne se sont d'ailleurs jamais rencontrés, la balance penche certainement vers l'Inter, même si le doute persiste en ce qui concerne Christian Vieri (côtés) et Obafemi Martins (dos) et malgré, aussi, la mauvaise passe d'Adriano, qui n'a plus marqué depuis le 12 décembre. Le Brésilien avait pourtant inscrit 21 buts en 19 rencontres en début de saison. Troisième de série A, l'Inter 2004-2005 est, en outre, une formidable machine à ne pas perdre. Coupe d'Europe, championnat ou Coupe d'Italie : les Nerazzurri viennent d'enchaîner 37 matches officiels sans revers, 39 même en comptant 2 succès en fin de saison dernière. Un nul à Porto — résultat qui serait hautement satisfaisant en vue du retour — est largement à sa portée : il a déjà partagé le score 19 fois cette saison.