La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh) a demandé hier la "libération" de Slimane Bouhafs, un citoyen converti au christianisme, accusé "d'atteinte à l'islam et au prophète Mohammed" et dont le verdict du procès est attendu aujourd'hui à la cour de Sétif. Arrêté le 31 juillet et auditionné le même jour, Slimane Bouhafs, poursuivi pour des publications sur facebook jugées "blasphématoires", a été condamné en première instance par le tribunal de Beni Ourthilane à 5 ans de prison ferme et à 100 000 DA d'amende. Lors du procès en appel qui s'est tenu fin août à la cour de Sétif, Slimane Bouhafs a plaidé non coupable. "J'ai juste partagé certaines publications sans même les lire. D'autres publications ont été postées par des personnes qui cherchaient à me nuire. D'habitude, je lis et je supprime. J'ai juste oublié de supprimer", a-t-il déclaré au juge, selon des comptes-rendus de la presse. Ses avocats, outre les vices de forme qu'ils ont relevés dans la procédure, ont mis l'accent sur son passé de policier qui avait lutté contre le terrorisme et qu'il était plutôt "hostile à l'islam politique" et "non pas à l'islam". "La Laddh demande la libération de Slimane Bouhafs qui n'a fait qu'exprimer son opinion d'appartenir à un autre culte religieux et la Ligue rappelle que la liberté de culte est garantie par les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme ratifiées par notre pays et également reconnues par la Constitution", écrit-elle dans un communiqué dont nous détenons une copie. Avant la Laddh, Amnesty International a également appelé à la libération "immédiate" et "sans condition" de Slimane Bouhafs. Par ailleurs, la Laddh a demandé la libération du journaliste Mohamed Tamalt, condamné à deux ans de prison, et demandé "l'élargissement de tous les détenus et la cessation des poursuites" à l'encontre des défenseurs des droits de l'Homme, notamment les détenus de Ghardaïa qui n'ont fait qu'"exprimer pacifiquement" des opinions. Karim K.