Depuis l'annonce du plan anti-crise , rien ne semblait se profiler à l'horizon hormis le lancement de l'emprunt obligataire et la tentative de capter l'argent de l'informel à travers une amnistie qui ne disait pas son nom. Dans l'intervalle, un nouveau concept a fait irruption dans le "lexique économique" de l'exécutif. Il s'agit du nouveau modèle économique ou de croissance. De portée générale et sans contenu précis, il préconise une diversification de l'économie nationale en réduisant notamment sa dépendance des hydrocarbures ainsi qu'une réduction des importations et un élargissement de l'assiette fiscale ordinaire. Déjà dans la LFC 2016, la compression des dépenses publiques et l'appel à des fonds du secteur productif réel pour relancer la croissance et financer les investissements étaient actés. Pour alléger le fardeau du Trésor public, beaucoup d'experts avaient soulevé la problématique des transferts sociaux et la nécessité de mettre en place des mécanismes de subventions ciblées afin de préserver le pouvoir d'achat des catégories sociale les plus vulnérables et d'éviter l'ébullition du front social. Les objectifs du plan anti-crise bien que vagues, apparaissent clairement aujourd'hui en décryptant l‘avant-projet de loi de finances pour 2017 qui fait dès à présent polémique. Ce qui a poussé probablement Sellal à inviter le SG de l'UGTA et le président du FCE à une rencontre le 15 septembre afin de négocier un consensus autour des mesures contenues dans ce projet "La loi de finances 2017 introduira une vision sur le moyen terme et marquera le début d'adaptation du niveau des dépenses aux ressources financières du pays", a annoncé le nouveau ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, en marge de la présentation, de la loi portant règlement budgétaire de 2013 devant le Conseil de la nation. Pour le Premier ministre, la LF 2017 est "la mise en œuvre de la première année du nouveau, modèle politique et économique qui vise à consolider l'économie nationale et l'investissement, et à renforcer la production industrielle et agricole...". La loi introduira quelques modifications pour améliorer la situation économique et renforcer le front social. Les nombreuses mesures préconisées par l'avant-projet visent à réduire le déficit budgétaire en élargissant l'assiette de la fiscalité ordinaire. Il s'agit entre autres de l'augmentation de la TVA qui passera de 17% à 19% pour le taux plein et 7%à 9% pour le taux réduit etc.. Cette taxation soulève des débats contradictoires entre spécialistes qui estiment qu'elle impactera directement le prix des biens de large consommation et des impôts, donc le pouvoir d'achat des ménages et des opérateurs économiques.D'autant que la monnaie nationale connaît un cycle de dévaluation continue. En ces temps difficiles pour le pays, les Algériens peuvent comprendre que l'exécutif tente de prévenir la banqueroute. En revanche, ils ne comprennent pas pourquoi le pouvoir politique ne va pas chercher l'argent là où il se trouve. Le consensus que le gouvernement s'échine à trouver peut s'avérer utopique. A. H.