La médiation internationale a menacé d'user des sanctions ciblées à l'encontre de tous ceux qui entravent la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, lit-on dans un communiqué rendu public dans la nuit de jeudi à hier. "En l'absence de toute volonté manifeste ou la persistance d'entraves à la mise en œuvre de l'Accord, ceux reconnus responsables à titre individuel ou collectif s'exposeront à des sanctions de la part de la communauté internationale qui pourrait diligenter une enquête destinée à situer les responsabilités", a menacé la médiation internationale, à l'issue de la 11e session de son Comité de suivi du processus de mise en œuvre de l'Accord de paix, dit aussi Accord d'Alger (CSA). "La Médiation internationale enjoint les parties concernées à résoudre leurs différends et leurs griefs par le dialogue, afin d'accélérer la mise en œuvre de l'Accord, en particulier les patrouilles mixtes et les autorités intérimaires", a ajouté le communiqué, soulignant "la nécessité de concrétiser les dividendes de la paix au bénéfice des populations, durement affectées et lassées par cette crise". La dégradation de la situation sécuritaire dans le nord du Mali depuis mai, à la veille de la célébration de l'an I de la signature de l'accord de paix à Bamako, en deux phases, les 15 mai et 20 juin 2015, est à l'origine de cette sortie de la médiation internationale. Depuis début mai 2016, de meurtriers combats opposent les membres de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) à ceux de la Plateforme d'Alger (pro-Bamako), ayant comme point de départ le contrôle de la ville de Kidal, menaçant directement l'avenir de l'Accord d'Alger et de la paix au Mali. Ce pourquoi "la Médiation internationale estime que cette situation ne saurait perdurer plus longuement, sans compromettre l'essence même de cet Accord", a ajouté le communiqué dans lequel la médiation internationale s'est dite "profondément préoccupée par les graves affrontements et leur poursuite sporadique dans la région de Kidal entre les mouvements signataires". Le CSA estime en effet que "plus que jamais, la paix est un impératif incontournable pour la stabilité et la prospérité des pays de la zone sahélo-saharienne, confrontés actuellement à des défis majeurs dont le terrorisme et la criminalité transfrontalière qui hypothèquent lourdement l'avenir de toute la sous-région". Lyès Menacer