Le Mouvement démocratique et social (MDS) estime qu'il faut “résolument” refuser de s'enfermer dans l'exigence de “faux préalables politiques” et dépasser la déception liée aux résultats de l'élection présidentielle du 8 avril. Selon cette formation politique, le comportement qui consiste à mettre en avant de “faux préalables politiques” refléterait “une faiblesse politique” et ne peut justifier l'inaction car il ajoute à la confusion et inhibe la société. La situation, au contraire, ajoute le MDS dans une déclaration rendue publique hier, après une réunion de son conseil national tenue jeudi, réclame plus de mobilisation et exige des forces patriotiques et démocratiques de jouer ouvertement le rôle de levier dans la société pour briser l'alliance avec l'islamisme qui “se love au sein du pouvoir, espérant un rapport de force plus favorable pour reprendre l'initiative”. Le MDS appelle ainsi à déjouer le plan des islamo-conservateurs qui cherchent “insidieusement ou ouvertement” à pousser au “pourrissement” de la situation tout en œuvrant à diviser les forces démocratiques pour les empêcher de s'appuyer sur les conditions créées par la résistance au terrorisme. Le courant islamo-conservateur voudrait également, ajoute le MDS, empêcher la solidarité, l'élévation du niveau de conscience et d'organisation. Une telle attitude, estime la formation de El-Hachemi Cherif, laisse craindre que l'idée d'un pacte social, dont la négociation a été entamée avec des partenaires dont “la légitimité est parfois réfutée”, ne soit qu'une “nouvelle manœuvre” visant à neutraliser “la contestation qui monte”. Le MDS considère que l'évolution en cours montre que la réconciliation et l'amnistie générale telles que les choses se clarifient est “aussi une amnistie et une réconciliation nationale d'une réhabilitation du projet de société qui a amené la crise avec ses conséquences désastreuses pour le pays”. Le MDS en veut pour preuve “l'offensive despotique du pouvoir sur tous les fronts, réaffirmant sa tentation de remettre en cause le pluralisme syndical et d'imposer un unanimisme politique qui nierait les contradictions réelles”. Autre preuve : la “persistance à vouloir maintenir la confusion autour de l'amendement du code de la famille (…) et la remise en selle du FLN comme appareil bureaucratique d'Etat destiné à bloquer toute velléité démocratique”, conjuguée à “la nomination de Belkhadem à sa tête”. Un homme qui est le représentant “patenté” et l'un des plus “violemment réactionnaires de l'islamisme politique soutenu par les monarchies du Golfe”, fait remarquer le MDS. R. B.