Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a décidé de geler le mouvement de grève et de claquer la porte de l'intersyndicale, après les assurances qu'il a reçues de la part du ministre de la Santé. L'intersyndicale autonome de la Fonction publique revient à la charge. Elle reconduit la grève de deux jours qu'elle a initiée et observée avec succès les 17 et 18 octobre derniers. Ayant jugé peu, voire pas du tout, satisfaisantes les réponses du gouvernement aux doléances qu'elle a exprimées, elle a décidé d'observer de nouveau deux jours de débrayage, et cela, dès aujourd'hui. Les syndicats autonomes réclament toujours l'annulation du projet relatif au nouveau régime de retraite et exigent leur association dans l'élaboration du nouveau code du travail et la préservation du pouvoir d'achat des citoyens, notamment ceux à faibles revenus. En effet, n'ayant "reçu aucun signal positif" de la part du gouvernement quant à sa volonté de s'asseoir à la même table de négociations, les membres de l'intersyndicale ont donc décidé de maintenir le mot d'ordre de grève préalablement défini. Mais, cette grève sera amoindrie de l'apport du corps des paramédicaux. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a, en effet, décidé de geler le mouvement de grève et de claquer la porte de l'intersyndicale, après les assurances qu'il a reçues de la part du ministre de la Santé de prendre en charge les doléances de cette catégorie de travailleurs. Son porte-parole, Rachid Messaoudène, a déclaré, hier, sur les ondes de la Radio nationale que "la proposition du ministre de la Santé, à savoir le classement des paramédicaux dans la catégorie des métiers pénibles, veut dire que les paramédicaux ne seront pas touchés par la nouvelle loi sur la retraite". Le même syndicaliste a estimé que la proposition du ministre de la Santé d'associer le syndicat des paramédicaux dans les discussions sur le nouveau code du travail représente "une position responsable", tout en rappelant, au passage, la décision du conseil national de se retirer de l'intersyndicale. Pour l'intersyndicale, cette décision n'étonne personne puisque la semaine passée, les paramédicaux n'ont pas adhéré au mouvement de grève. "Ce choix démocratique est accepté, même si on doute de la réelle prise en charge de leurs revendications. Dans leur déclaration (SAP, ndlr), ils affirment que des promesses leur ont été faites par le ministre de la Santé de les intégrer dans la commission de l'élaboration du code de travail, alors que le projet en question est déjà bouclé. De même pour considérer le métier des paramédicaux comme métier pénible", a commenté un membre de l'intersyndicale, un tantinet suspicieux, en ajoutant : "Nous avons eu assez d'expérience, par le passé, de ces promesses non tenues." Cependant, l'intersyndicale a de quoi se réconforter. Elle a enregistré l'adhésion d'autres secteurs au mouvement de grève : les travailleurs de la SNVI de Rouiba. Par ailleurs, la ministre de l'Education nationale, Mme Benghabrit, en marge de sa présentation d'un exposé sur la plateforme numérique de recrutement et en présence des partenaires sociaux, a annoncé que "la ponction sur les salaires des enseignants grévistes était une décision irrévocable". En jugeant cette décision "réglementaire", les syndicats du secteur ne semblent, toutefois, point résignés devant la défalcation des journées de grève, comme le prévoit la réglementation en vigueur, puisqu'ils comptent sur les négociations qui doivent suivre toute grève, pour récupérer ces journées. De son côté, le ministre du Travail, Mohamed El-Ghazi, a appelé, samedi, les travailleurs des secteurs de l'éducation et de la santé à rester à leur poste jusqu'à l'âge de départ à la retraite, soit à 60 ans. Amar R.