À l'issue du procès, le juge a prononcé hier la relaxe en faveur de 5 détenus et 4 mois de prison ferme à l'encontre de 7 autres, une peine qu'ils ont déjà purgée. 4 prévenus ont écopé d'une année de prison avec sursis. Coup de théâtre hier au tribunal criminel de la ville de Ghardaïa où s'est déroulé le procès des 17 militants emprisonnés depuis le mois d'octobre dernier suite aux émeutes qu'avait vécues la capitale du M'zab. Alors que beaucoup appréhendaient un verdict à la spartiate, au regard des chefs d'inculpation qui pesaient sur les détenus, le juge a finalement préféré jouer la carte de l'apaisement. À l'issue d'un procès qui aura duré près de 7 heures et des délibérations de trois heures environ, les détenus ont été finalement relaxés, à l'exception du Dr Kamel-Eddine Fekhar qui le sera dans une vingtaine de jours. Selon des sources proches du dossier, le juge a ainsi requis un année de prison avec sursis à l'encontre de quatre détenus, 4 mois de prison ferme contre 7 autres, une peine qu'ils ont donc déjà purgée, 5 ont été relaxés, alors que le secrétaire fédéral du FFS et militant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, en l'occurrence Kamel-Eddine Fekhar, a été condamné à 5 mois de prison ferme et sera théoriquement élargi dans une vingtaine de jours puisque comme ses collègues, il a déjà purgé la presque totalité de sa peine. Il faut dire que sur les cinq chefs d'inculpation (destruction de biens de l'Etat, attroupement illicite, utilisation d'armes blanches, obstruction de la voie publique et incendie volontaire), pouvant entraîner des peines allant de la réclusion à plus de 20 ans jusqu'à la condamnation à mort en vertu des articles 97, 98, 396 et 396 bis du code pénal, le juge n'a finalement retenu que deux accusations, à savoir “attroupement illicite” et “obstruction de la voie publique” ; ce qui explique cet allégement des peines. Accueilli avec soulagement par la population locale, ce verdict, du reste prévisible comme nous le rapportions dans l'une de nos précédentes éditions, appelle bien des interrogations. Tout porte à croire, en effet, que le pouvoir ne veut pas ternir davantage son image de marque d'autant que ce procès est suivi de très près par de nombreuses chancelleries et autres ONG que le FFS a sensibilisées. Sans compter la conjoncture dans laquelle intervient le procès, à savoir à la veille du Sommet arabe à Alger. Sur un autre registre, la mobilisation du FFS, qui s'est manifestée dès le début de l'affaire, et les élans de solidarité de la population locale ont certainement pesé dans la décision des autorités judiciaires. Il reste que pour le cas Fekhar, tout a l'air qu'il demeure une carte de pression sur le plus vieux parti d'opposition en prévision de l'entreprise de dissolution des Assemblées locales en Kabylie. À l'heure où nous mettons sous presse, nous n'avons pas pu joindre les responsables du FFS. K. K.