Selon leur avocat, ces grévistes de la faim "ne savent toujours pas pourquoi ils sont arrêtés". Une dizaine de détenus à Ménéa sont en grève de la faim depuis avant-hier hier. À travers cette action, ils réclament leur libération. Selon Me Salah Dabouz, avocat de ces détenus, ils sont plus de 10 à entrer en grève de la faim depuis dimanche, pour dénoncer leur emprisonnement et, également, apporter "leur soutien au docteur Kamel Eddine Fekhar", lui aussi en grève de la faim depuis le 3 janvier. Il s'agit, entre autres, de Kacem Soufghalem, Bakir Soufghalem, Soufiane Goumghar, Aïssa Tebbakh et de Slimane Adaoud, qui ont engagé cette action à la prison de Ménéa pour "exiger leur libération". Selon leur avocat, ces grévistes de la faim "ne savent toujours pas pourquoi ils sont arrêtés". Pour eux, explique-t-il, "la décision de l'arrestation établie contre le Dr Fekhar ne contient pas leurs noms". De ce fait, considèrent-ils, "aucune accusation ne peut être retenue contre eux". L'avocat a indiqué, par ailleurs, que "l'état de santé des détenus se dégrade" et ils "ne bénéficient d'aucune prise en charge médicale". Pour illustrer ses dires, Me Dabouz a informé qu'un autre détenu, Saïd Boulenache, a été hospitalisé depuis vendredi à l'hôpital de Ménéa. Selon lui, il a été transféré à l'hôpital de la ville des suites d'une détérioration de son état de santé. Diabétique, Saïd Boulenache, âgé de 65 ans, précise l'avocat, "a eu la jambe enflée". Concernant le cas du Dr Kamel Eddine Fekhar, Me Dabouz a souligné qu'il est toujours en grève de la faim, malgré son transfert à l'hôpital de Ménéa puis vers celui de Laghouat suite à la détérioration de son état de santé. "Il est à son 27e jour de grève de la faim", a rappelé l'avocat, ajoutant que le gréviste de la faim s'est fixé un objectif à travers son action. "Le Dr Fekhar est conscient du danger qui pèse sur sa vie, mais il a choisi cette manière de contester son emprisonnement", a dit l'avocat, soulignant que le détenu lui-même lui avait déclaré, récemment, qu'il était confronté à deux choix : "Celui de rentrer chez lui ou de mourir pour ses idées." Sur un autre volet, l'avocat a indiqué que les autres détenus ont demandé "l'internationalisation" de leur cas, en interpellant "les instances internationales", comme la Croix-Rouge et le Rapporteur spécial onusien des droits de l'Homme. À souligner qu'un groupe de militants mozabites résidant à Paris ont observé "une grève de la faim de trois jours", récemment, dans la capitale française, en guise de soutien à ces détenus. Un rassemblement est prévu, aujourd'hui à Tizi Ouzou, "pour exiger la libération" de ceux qu'ils appellent "les détenus d'opinion". Les détenus mozabites et Slimane Bouhafs, entre autres, précisent les initiateurs de ce rassemblement. M. Mouloudj