Le cas Fekhar risque de connaître le même épilogue que celui du journaliste Mohamed Tamalt décédé à l'hôpital de Bab El-Oued après une longue grève de la faim. Me Dabouz, l'avocat du Dr Fekhar, détenu, en grève de la faim et hos-pitalisé à Laghouat, se dit très inquiet quant à l'état de santé de son client, surtout après le communiqué de l'administration pénitentiaire. Il informe qu'il ira lui rendre visite jeudi prochain, mais affirme que son client est "est très affaibli" et ne cache pas sa crainte "de voir survenir le pire pour lui". L'avocat suspecte que le transfert de Fekhar à l'hôpital de Laghouat "peut vouloir signifier des complications graves". Il estime que la réaction de la DG de l'administration pénitentiaire "est une manœuvre dont le but est de culpabiliser le docteur Fekhar et son avocat". Il a ajouté que "c'est une manœuvre politique maladroite qui vise à signifier à Fekhar le rejet de sa demande de respecter des droits les plus élémentaires". Sur un autre volet, Me Dabouz compte faire "des demandes de libération pour le groupe de détenus", car, estime-t-il, "le plus grand problème c'est l'instrumentalisation des services de sécurité et de la justice pour violer le moindre droit des citoyens et couvrir des crimes affreux commis par des représentants de l'Etat", avant de souligner que "les personnes responsables des désastres de Ghardaïa ont du mal à cacher leurs crimes". Soulignons que l'hospitalisation de Kameleddine Fekhar, après une grève de la faim, n'a pas laissé de marbre le ministère de la Justice, qui a réagi avant-hier par le biais de la direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion. Le cas Fekhar risque de connaître le même épilogue que celui du défunt Mohamed Tamalt, décédé à l'hôpital de Bab El-Oued, après une longue grève de la faim, surtout que le gréviste refuse de mettre fin à son action. Le communiqué de la DG de l'administration pénitentiaire, pour rappel, ne s'est pas suffi d'apporter des éclairages et des réponses sur ce qui devait être la mission d'une administration pénitentiaire, à savoir la prise en charge, comme le stipule la loi, d'un gréviste de la faim. Hormis le fait que cette institution rattachée au ministère de la Justice a affirmé que Fekhar est en grève de la faim depuis le 3 janvier et qu'il était hospitalisé à Ménéa avant d'être transféré à l'hôpital de Laghouat, le communiqué a fait l'impasse sur les raisons qui ont poussé le détenu à se priver de nourriture depuis trois semaines. Pis encore, la DG s'est même permis de faire porter le chapeau, en cas de tristes développements, au détenu et à son avocat, Me Salah Dabouz. Le communiqué a, en effet, souligné que "le détenu persiste à poursuivre sa grève de la faim", et ce, "en dépit des conséquences que cela pourrait avoir sur sa santé et sa vie". Le même communiqué poursuit en regrettant que l'avocat du détenu n'aurait pas "recommandé à son client de mettre fin à sa grève de la faim", avant de l'accuser "d'avoir exploité" l'état de santé du gréviste et "d'en faire étalage à travers les médias". Cela dit, l'administration pénitentiaire qui fait mine d'ignorer les raisons de cette grève et balaie d'un revers de la main la portée politique de cette action engagée par le Dr Fekhar, pour la 5e fois consécutive, afin d'obtenir sa libération qu'il conditionne à une décision politique qui annulerait une autre décision de même nature, prise, selon lui, par les hautes autorités du pays, qui l'avait mené derrière les barreaux. Mohamed Mouloudj