L'Assemblée tunisienne des représentants du peuple (ARP) a adopté la loi organique relative aux élections locales et municipales, ouvrant la voie à la tenue d'ici huit mois des premières élections locales depuis la révolution de 2011, ont rapporté des médias tunisiens. Après des mois de tractations, la loi "spécifique", amendant et complétant la loi relative aux élections et référendums a été adoptée mardi par les membres de la commission des Compromis à l'ARP, par 139 voix pour et 22 abstentions, selon les médias. La disposition portant sur la participation des forces armées aux élections municipales, figurant dans cette même loi, est votée à la majorité absolue avec 144 pour, 11 contre et seulement 3 absentions. Cette nouvelle loi électorale octroie de ce fait le droit de vote aux militaires et aux forces de sécurité - soit quelque 130 000 personnes - lors des prochains scrutins locaux, précisent les mêmes sources. Si la question de leur droit de vote aux législatives et à la présidentielle n'a pas été tranchée, cette avancée rend possible la tenue des élections locales d'ici la fin de l'année : l'instance électorale estime qu'il lui faut huit mois à compter de l'adoption de la loi pour organiser ces scrutins. En janvier, le président tunisien Béji Caïd Essebsi avait estimé cette loi électorale "essentielle dans la construction démocratique". Repoussées maintes fois, ces élections devront aboutir à l'installation des institutions locales pérennes, dans le cadre de la décentralisation et la gouvernance participative des collectivités locales inscrites dans la Constitution adoptée en 2014. Après la révolution qui a conduit à l'éviction de l'ancien Président Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011, les municipalités tunisiennes ont été dissoutes et remplacées par des "délégations spéciales" chargées de gérer les affaires courantes. La Tunisie a organisé deux scrutins législatifs. Le premier, en 2011, remporté par le parti de Rached Ghanouchi Ennahdha et le second, en 2014, a vu la victoire du parti du président de la République, Nidaa Tounes. R. I/Agences