Décidément, l'EPH Dr Okbi à Guelma continue à défrayer la chronique locale et à susciter le ras-le-bol de la population qui déplore que rien ne va plus dans cet établissement hospitalier de quatre étages abritant 240 lits et de nombreux services. La valse des directeurs n'a pas amélioré la situation, puisque tout le monde le décrie et déplore des carences impardonnables qui pénalisent toute la région. D'énormes moyens humains et matériels ont été pourtant mis à la disposition des gestionnaires pour leur permettre de redorer le blason de cet hôpital qui périclite au fil des ans. Des malades et leurs proches déplorent l'état des lieux : mauvais accueil, hygiène déplorable, services désorganisés et surtout reprise des évacuations vers les CHU de Annaba et Constantine, en dépit des moyens humains et matériels mis en place. Le service de la maternité est le point noir, car les parturientes sont évacuées vers les CHU lorsque les gynécologues n'assurent par la garde au service de la maternité. Certains médecins sont démoralisés et peu motivés dans l'exercice de leurs fonctions. Indéniablement, le service des urgences et de déchoquage illustre parfaitement l'état de déliquescence qui gangrène cet hôpital, car il est toujours saturé par l'afflux des patients livrés à eux-mêmes et souvent gisant à même le sol faute de lits ! Le spectacle est insoutenable, car la prise en charge souffre d'insuffisances avérées. Le ministère de la Santé a dépêché, la semaine écoulée à Guelma, deux cadres de l'administration centrale qui ont séjourné quelques jours afin d'inspecter, d'évaluer, de sensibiliser et de vérifier l'application de la feuille de route visant l'amélioration de la gestion globale des structures de la santé publique. Ils ont passé au peigne fin l'EPH Dr Okbi qui est constamment décrié et se sont également rendus à l'EPH Ibn Zohr au chef-lieu de wilaya. Selon des sources dignes de foi, les inspecteurs centraux se sont penchés sur l'exécution des directives ministérielles relatives au programme d'externalisation des consultations spécialisées dans les établissements de proximité afin de désengorger les hôpitaux de Guelma, Bouchegouf et Oued Zenati. Ils ont également constaté de visu les conditions d'accueil des patients dans les services des urgences et de la gynécologie obstétrique ainsi que les volets d'accueil, de prise en charge et d'hygiène. Ils ont clôturé leur mission en tenant une réunion, mercredi dernier, au siège de la DSP avec les gestionnaires du secteur auxquels ils ont donné des directives et des recommandations utiles pour redresser la situation qui prévaut. Les Guelmis espèrent que cette inspection opérée par les deux cadres aura des répercussions positives sur le fonctionnement des EPH, notamment celui du Dr Okbi. Hamid BAALI