Le procès des 44 candidats au jihad en Irak et en Syrie s'est ouvert hier au tribunal criminel de Boumerdès. Mais seuls 36 d'entre eux étaient présents au box des accusés, parmi eux sept femmes, alors que huit autres, dont deux femmes, sont considérés comme étant en fuite, mais selon nos sources, la plupart auraient pu rejoindre les rangs de l'EI. Ce procès a été déjà reporté une première fois au mois de février sur demande de la défense. Les prévenus sont jugés pour entre autres les chefs d'accusation suivants : "Appartenance à un groupe terroriste activant à l'étranger", "soutien à un groupe terroriste", "apologie du terrorisme", "non-dénonciation d'actes terroristes", "détention illégale d'armes à feu", "diffusion de manuscrits faisant l'apologie du terrorisme". Après la lecture de l'arrêt de renvoi, le premier à être appelé à la barre n'est autre que Ben Hallal Abdenour, alias Abu Oussama, marié à deux femmes, et qui possède deux librairies à Béjaïa, considéré comme l'un des principaux accusés. Le prévenu a reconnu devant le juge avoir donné un coup de main à la femme d'un terroriste pour rejoindre son mari en Syrie, M. Fares, alias Abu Doudjana. Il lui avait offert, notamment, 1 000 euros pour rallier la Syrie via la Turquie. L'accusé a reconnu posséder deux armes — un PA et une kalachnikov — lorsqu'il était dans les maquis de Médéa. Il était avec un certain B. Hammache, alias Abou El-Abas, un terroriste qui a rejoint Daech en Syrie avec sa femme et ses enfants. C'est grâce aux réseaux sociaux que l'inculpé et ses amis avaient réussi à convaincre plusieurs personnes à rallier Daech sur les consignes et les ordres d'Aït Saïd Salem, dit Abu Mahmoud El-Fatah, qui est parmi les premiers à être parti en Syrie. Le procès va se poursuivre aujourd'hui.