Le ciel n'a pas été clément avec les agriculteurs de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, cette année, et la situation agricole dans les zones non irriguées est inquiétante. L'état des plants est faible ou sec. Actuellement, plus de 83 000 hectares de céréales dont 62 000 hectares de blé dur, 4 500 hectares de blé tendre, 13 000 hectares d'orge et 500 hectares d'aliment sont irrémédiablement perdus à cause de l'absence prolongée des pluies, selon M. Thabti El Hafnaoui, le secrétaire général de la wilaya de l'Organisation nationale des paysans algériens. Les services paysans rencontrés disent avoir enregistré un cumul très faible depuis 50 ans. C'est le lot de presque toutes les régions agricoles qui n'ont pas accès à l'irrigation. Les perspectives pour de nombreux agriculteurs sont d'autant plus pessimistes que ces derniers ne se sont pas prémunis contre le risque de sécheresse en souscrivant une assurance. "Les assureurs n'assurent pas contre la sécheresse. Nous sommes assurés contre le feu ou la grêle seulement", dira un paysan de la région de Belimour. En constatant les pertes, les agriculteurs rechignent, en ce moment, à travailler la terre pour ensemencer le maïs, qualifié de culture de printemps. L'élevage du bétail subit également de plein fouet les méfaits de la sécheresse dans toutes les zones. Les parcours s'affaiblissent alors que les prix des produits d'engraissement et d'alimentation fourragère augmentent. Il est à préciser que c'est le gouvernement qui rembourse les agriculteurs sinistrés. "Nous lançons un appel de détresse aux autorités locales afin de décréter l'état de catastrophe naturelle", demande le secrétaire général des paysans de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj.