La colère monte de jour en jour dans le propre camp du président Donald Trump, éclaboussé par une série de scandales, allant du conflit d'intérêts jusqu'à la divulgation de renseignement classifiés à l'éternel ennemi de Washington : Moscou. La destitution du président américain, ou l'impeachment, plane sur la Maison-Blanche, avec la multiplication des scandales qui éclaboussent Donald Trump, depuis son investiture fin janvier dernier à la tête des Etats-Unis. L'hypothèse de son remplacement devient de plus en plus probable, affirme la presse américaine, qui s'est même permis d'avancer le nom de son éventuel successeur : son vice-président Mike Pence. Selon le journal Politico, le parti républicain, dont est issu M. Trump, est exaspéré par les révélations en série que le président tente de réduire à des "attaques" visant à lui nuire et à nuire à son pays. "Ils (les républicains, ndlr) sont fatigués de défendre Trump et sont inquiets de son comportement", a rapporté ce quotidien, alors que le président affirme qu'il s'agit plutôt de "la plus grande chasse aux sorcières visant un politicien de l'histoire américaine !" dans son tweet mercredi, en réaction à la nomination d'un procureur spécial dans l'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle. "Ce n'est plus un secret à Washington que beaucoup de républicains préfèrent que le Bureau ovale soit occupé par Pence au lieu de Trump", a ajouté Politico, lit-on dans sa version en ligne. "Les scandales qui entachent la présidence de Trump – y compris, plus récemment, l'affaire du limogeage du directeur du FBI James Comey, la présumée divulgation d'informations classifiées à des responsables russes (lors de la visite de Sergueï Lavrov à Washington) (...) ont soulevé une fois de plus la possibilité que Trump soit poussé vers la sortie et remplacé par le vice-président Mike Pence", a précisé le quotidien américain. Invité à réagir, Mike Pence s'est refusé à toute déclaration, ont rapporté les médias américains. Ainsi, à la veille de son départ pour son premier voyage à l'étranger, qui le mènera dans cinq pays en huit jours seulement, le 45e président des Etats-Unis sait qu'il est dans une position très inconfortable et que l'affaire russe continuera à faire la une des médias américains dans les semaines et les mois à venir. Le numéro deux du ministère de la Justice, Rod Rosenstein, qui a annoncé la nomination de Robert Mueller, directeur du FBI de 2001 à 2013 (sous George W. Bush puis Barack Obama) au poste de procureur spécial, a rencontré hier à huis clos les sénateurs démocrates comme républicains pour, entre autres sujets, leur expliquer son initiative, qui a été très bien accueillie sur la colline du Capitole. Cette nomination vise à isoler les investigations du pouvoir politique en réduisant la supervision du ministère de la Justice, tutelle du FBI qui enquête depuis l'été dernier dans cette affaire mêlant politique et espionnage. Chaque jour apporte désormais son lot de détails et nouvelles révélations sur le comportement du président et de son entourage, avant et après l'élection, alimentant les comparaisons avec la montée en puissance de l'affaire du Watergate qui a contraint Richard Nixon à la démission, le 8 août 1974. Lyès Menacer/Agences