Le problème des créances impayées a été ainsi réglé en partie. Il va certainement resurgir dans quelques mois, en raison de la crise économique et financière que vit le pays depuis la mi-juin 2014. Le Crédit populaire d'Algérie (CPA), chef de file du consortium bancaire chargé du financement de projets dans le secteur du BTPH, a effectué ce jeudi, 18 mai, un versement de 12 milliards de dinars au profit de la Caisse nationale du logement (CNL), destiné à recouvrer des créances impayées d'entreprises. L'Etat n'a pas payé ses dettes envers les entreprises du secteur depuis plus de huit mois. Ce montant s'ajoute aux deux milliards de dinars que le CPA a virés au profit de l'AADL, il y a un peu plus de quinze jours. La banque a tenu une réunion, il y a quelques jours, avec des cadres du ministère de l'Habitat et s'est engagée à mobiliser la ressource pour régler le montant des impayés. Son P-DG, Omar Boudieb, dans une déclaration à nos confrères de la Radio nationale, a assuré que chaque membre du consortium honorera son engagement malgré le fait que la conjoncture économique difficile continue. Le problème des créances impayées a été ainsi réglé en partie. Il va certainement resurgir dans quelques mois, en raison de la crise économique et financière que vit le pays depuis la mi-juin 2014. Cette crise semble s'étirer dans le temps et les entreprises du BTPH s'en trouvent affectées. Ces dernières risquent de s'écrouler sous les coups combinés des charges obligatoires induites par les échéances de paiement des salaires, des charges sociales et fiscales et de la baisse de la commande publique dont elles se nourrissaient. Et, si certaines d'entre elles ont pu terminer, non sans difficulté l'année 2016, l'exercice 2017 s'annonce des plus pénibles. Elles sont déjà nombreuses à se plaindre des retards de paiement qui s'accumulent, soulignait, la semaine dernière, le président de l'Agea, Mouloud Kheloufi, dans une déclaration à Liberté. La plupart des entreprises se trouvent au bord de l'asphyxie, a-t-il jugé. Les 1 600 entreprises membres de l'Agea sont, selon lui, toutes en souffrance, chiffrant à 750 milliards les créances globales impayées. Les difficultés dans le BTPH diffèrent d'une entreprise à l'autre, et d'une région à l'autre. Ces entreprises ont cependant en commun au moins deux aspects : elles ont besoin de trésorerie et de plans de charge. Pour le moment, elles ont bénéficié d'un échéancier pour le paiement de leurs arriérés fiscaux et des cotisations sociales, ainsi que de l'annulation des pénalités de retard de projets. Début mai, une instruction a été donnée par le Premier ministre au ministre des Finances et celui du Travail, permettant l'établissement d'un échéancier en faveur des entreprises activant dans le domaine du BTPH pour le paiement de leurs arriérés fiscaux et ceux des cotisations de la Sécurité sociale. La décision avait été prise à l'issue d'une rencontre entre les représentants de ces entreprises avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, tenue le 26 avril dernier, durant laquelle une liste de propositions a été remise aux pouvoirs publics pour prendre en charge les problèmes et les préoccupations des opérateurs dans ce secteur. Youcef Salami