Trente mille décès sont enregistrés chaque année sur 600 000 naissances Chaque année, l'Algérie enregistre le décès de 45 bébés sur 1 000 naissances. Les pertes se chiffrent ainsi par 30 000 décès par an sur 600 000 naissances de bébés mort-nés et ceux entre 0 jour et 1 mois. Des statistiques très inquiétantes notamment comparées au cancer qui fait 20 000 morts par an et les accidents de circulations avec 4 500 victimes chaque année. C'est du moins ce qui a été révélé, hier, par M. Lebane, professeur en pédiatrie-néonatalogie lors de la conférence de presse animée, hier, au siège du département de Mourad Redjimi, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière auprès duquel le professeur occupe la fonction de conseiller. L'occasion de s'étaler sur l'objet et le contenu du programme national de périnatalité, dont l'annonce officielle de son lancement se fera, aujourd'hui, par le ministre au Palais de la culture. La périnatalité est une médecine fœtale et du nouveau-né au cours de sa première semaine de vie. Le binôme mère-nouveau né constitue dans tous les pays une population à risque par sa mortalité élevée, par sa morbidité particulière, par l'impact des mesures préventives. Là aussi, les chiffres sont éloquents puisqu'ils attestent qu'environ 40% des femmes enceintes connaissent des problèmes imputables à la grossesse et 15% d'entre elles souffrent de complications permanentes qui souvent mettent leur vie en danger. Les causes des décès sont multiples, mais ceux liées à l'hypertension artérielle s'affichent en tête de liste avec 30%. À préciser que le certificat de décès périnatal n'existe pas. Ce qui ne contribue pas à procéder à une évaluation précise. “Les structures ne profitent pas à ceux qui en ont le plus besoin”, a déclaré le professeur en évitant de parler de négligence ou de mauvaise gestion en optant pour des termes plus atténués en parlant de “prise en charge inadaptée”. Le programme national espacé sur trois ans devra, selon le professeur, cibler la période prénatale, pernatale et post-natale. Autrement dit, toutes les femmes enceintes diabétiques, hypertendues, rhésus négatif dépistées et prises en charge en période prénatale au niveau des structures de référence pour la première période. Les femmes présentant un saignement vaginal après les cinq premiers mois de la grossesse doivent bénéficier d'un suivi attentif après l'accouchement pour ce qui est de la deuxième période. La troisième et dernière période consiste à diminuer la mortalité infantile de 50% d'ici 2008 et à prévenir l'hypothermie iatrogène en renforçant le lien de la mère enfant dès la naissance, en respectant la chaîne du chaud et en permettant l'hospitalisation dans des conditions thermiques adéquates. Concernant le budget alloué à ce programme, le professeur a préféré laisser le soin au ministre d'aborder le sujet, se contentant de dire qu'au-delà de l'aspect financier, l'initiative vise, en premier lieu, à “rentabiliser le potentiel existant” et à cibler des actions à même de donner des résultats probants à court terme. À noter, par ailleurs, que le privé est partie prenante dans ce programme qui aborde le volet de l'allaitement et loue ses nombreux mérites, aussi bien du point de vue nutritif que sur le plan immunologique. N. S.