Le retrait américain de l'Accord de Paris sur le climat (COP21) constitue un nouveau sujet de discorde entre les Etats-Unis et ses alliés traditionnels européens. La décision du président américain Donald Trump de se retirer de l'Accord de Paris sur le climat a provoqué de vives réactions à travers le monde, mais aussi aux Etats-Unis où une trentaine de gouverneurs y ont affiché leur ferme opposition, ont rapporté les médias locaux et les agences de presse. Si la réaction des pays signataires de l'Accord de Paris était attendue, celle d'une trentaine d'Etats américains est une nouvelle gifle à Donald Trump, après l'affaire de son décret anti-immigration qu'il compte relancer alors qu'il est au cœur d'une tourmente politico-judiciaire liée aux renseignements confidentiels qu'il aurait divulgués aux Russes récemment. En effet, une trentaine d'Etats américains s'est opposée, jeudi, à la décision du Président, en affirmant qu'ils allaient poursuivre leurs politiques de réduction de gaz à effet de serre. Juste après l'annonce, jeudi, de cette décision, le gouverneur de New York, Andrew M. Cuomo a dévoilé un projet d'investissement dans les énergies renouvelables de 1,65 milliard de dollars. En abandonnant l'Accord de Paris, Trump a voulu rompre avec une entente qui représentait un fardeau économique draconien aux Etats-Unis mais les Etats ont réfuté la démarche en précisant que l'industrie des énergies renouvelables a créé des milliers d'emplois aux Etats-Unis. Environ 30 Etats américains ont pris des mesures pour accroître l'utilisation des énergies renouvelables dans les édifices publics, des normes qui ne risquent pas d'être annulées avec la décision de Trump de se retirer de l'entente environnementale. Hier, à Bruxelles, l'ouverture du sommet UE-Chine s'est focalisée sur ce retrait américain de l'Accord de Paris, et qui n'est autre qu'un nouveau sujet de discorde entre les Etats-Unis et ses alliés traditionnels européens. Dans son discours, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré qu'il n'y aurait pas de retour en arrière dans l'application de l'Accord de Paris sur le climat. "Il n'y a pas de marche arrière sur la transition énergétique. Il n'y a pas de retour en arrière sur l'Accord de Paris", a-t-il déclaré. "Notre leadership conjoint apporte la certitude aux milieux d'affaires, aux investisseurs et chercheurs — à la fois en Europe, en Chine et à travers le monde — qu'ils doivent construire une économie globale à faible production de carbone", a souligné M. Juncker. "La Chine défend toujours les règles multilatérales, y compris les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)", a plaidé de son côté le Premier ministre chinois Li Keqiang ajoutant que sans règles, ce monde sera une jungle. Engagé dans un bras de fer avec ses alliés européens au sein de l'Alliance atlantique (OTAN), Donald Trump accentue l'isolement des Etats-Unis et accélère sa propre chute, car de plus en plus de voix estiment qu'il n'ira pas jusqu'au bout de son mandat présidentiel. Certains pensent qu'il risque d'être destitué en appliquant ce qui est appelé l' "impeachment", s'il poursuit dans sa politique actuelle. Lyès Menacer/Agences