“Dans la plupart des pays en développement, l'accumulation des réserves de change s'inscrit dans le cadre d'une stratégie rationnelle visant à réduire la vulnérabilité externe et à améliorer la solvabilité”, souligne un rapport annuel Financement du développement dans le monde pour l'année 2005, rendu public hier. Pour rappel, la Banque d'Algérie, dans une note de conjoncture, soulignait que le niveau des réserves officielles de change est monté pour atteindre 43,1 milliards de dollars US à la fin de l'année 2004 et ce, malgré des remboursements anticipés de 1,218 milliard de USD. Pour mémoire, le niveau des réserves officielles de change n'était que de 4,4 milliards de USD à la fin de l'année 1999. Pour autant la Banque mondiale avertit que “les quelques pays qui ont accumulé des réserves excédentaires s'exposent aussi à des risques liés à l'impact possible des mouvements des taux de change, et à des coûts financiers qui résultent de la nécessité de contracter des emprunts en monnaie nationale pour compenser l'augmentation des réserves”. Il est donc possible, ajoute le rapport, que les pays dont le volume des réserves est élevé doivent réévaluer l'attrait et la viabilité d'une accumulation continue des réserves. Le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, avait récemment évoqué cette question, affirmant que malgré la hausse des prix du baril du pétrole, le pouvoir d'achat de l'Algérie n'a pas vraiment évolué. Le fait, du point de vue du grand argentier du pays, que les cours dépassent 56 dollars le baril n'a pas d'mpact fondamental sur la richesse du pays. “La maison Algérie qui vend en dollars et achète en euros a le même pouvoir d'achat qu'en 2000”, souligne le ministre des Finances. Le document de la Banque mondiale explique que “le durcissement des conditions mondiales met aussi en lumière les risques qu'implique l'alourdissement de la dette, qui était au cœur des crises financières de la dernière décennie”. M. R.