"En agissant sur son environnement et en transformant son milieu, le groupe Benamor a réussi là où l'Etat semblait impuissant." Le groupe Benamor, c'est avant tout une histoire de famille racontée par Taïeb Hafsi, professeur titulaire à HEC Montréal et directeur de la collection, et Omar Hemissi, maître de conférences à l'Ecole supérieure de commerce d'Alger, dans un ouvrage de 268 pages publié par Casbah Editions. Le père de Laïd Benamor, Amor Benamor, avait construit, au début des années 80, une petite usine qui produisait de la conserve de tomate. La sortie de la première boîte estampillée "Conserverie Alimentaire Benamor" fut vécue "comme un moment historique, un événement inoubliable et une étape qui marque un tournant décisif vers le monde de l'industrie agroalimentaire", se souviennent Laïd et Sami Benamor. Au décès du père fondateur, la Conserverie Alimentaire Benamor estdevenue la Conserverie Amor Benamor. Lorsque Laïd Benamor lui a succédé, il se rend compte qu'il a besoin de compétences professionnelles. "Je me rendis compte que nous ne pouvions prospérer sans nous intéresser à l'approvisionnement", explique Laïd Benamor. Au lieu de continuer à travailler dans son coin, en se contentant d'importer de la matière première, le groupe s'est joint aux agriculteurs avec lesquels il a créé un partenariat basé sur un esprit gagnant-gagnant. S'appuyant sur Messaoud Chebah, un ingénieur agronome, le groupe Benamor a pu convaincre les agriculteurs d'utiliser des variétés à forts rendements, ainsi que de nouvelles techniques de traitement et d'irrigation. Pari gagné : le groupe Benamor a réussi le challenge de faire évoluer le secteur sinistré de la tomate industrielle en construisant des "synergies fertiles" avec les agriculteurs. Le test de la tomate ayant été concluant, le groupe cherche à renouveler l'expérience avec le blé. L'exemple des Benamor, parce qu'il constitue une réussite et parce qu'ils ont réussi à construire à la fois leur entreprise et à contribuer puissamment au développement de leurs communautés, est un modèle à méditer. Le groupe est aujourd'hui cité, même à l'extérieur de l'Algérie, comme un exemple de réussite, de croissance et de développement dans des filières agroalimentaires dont la dépendance aux importations était jusque-là considérée comme une fatalité. L'ouvrage Amor Benamor : une réussie algérienne est divisé en quatre parties. La première partie décrit le contexte algérien. Après un regard historique sur l'agriculture depuis l'indépendance, les auteurs évoquent les grands défis du secteur. Ils examinent les liens entre l'industrie agroalimentaire et l'agriculture. La deuxième partie décrit "L'aventure d'Amor Benamor et le développement que ses enfants ont fait de ses œuvres". La troisième partie intitulée "Regard intime" se focalise sur les Benamor et leur histoire personnelle. La quatrième partie est consacrée au regard que les autres (autorités, banquiers, communauté, notamment les confrères), posent sur les Benamor, et en particulier sur Laïd Benamor qui dirige actuellement le groupe. M. R.