Louisa Hanoune a donné ce week-end, à l'occasion de la réunion du secrétariat politique et du conseil national de son parti, l'alerte sur “les menaces qui pèsent sur l'Algérie”. “Nous avons perdu beaucoup de temps !” assène-t-elle à propos de l'année qui vient de s'écouler après le 8 avril 2004. En l'occurrence, Louisa Hanoune dit ne pas comprendre l'ambivalence entre ce que soutient le président de la République sur les tribunes internationales et la politique suivie par le gouvernement algérien. “Nous sommes tout à fait d'accord avec lui quand il évoque les dangers de la mondialisation… la retribalisation de l'humanité, mais nous ne sommes pas d'accord avec cette politique de “mafiotisation” de l'économie entreprise par le gouvernement.” Commentant les 55 milliards de dollars dégagés par le chef de l'Etat au titre de plan de soutien à la croissance économique, Louisa Hanoune, tout en notant que c'est “une bonne chose”, prévient qu'avec “la liquidation de Sonatrach”, il n'y aura plus d'argent pour financer les programmes sociaux. Sur un autre plan, la responsable du Parti des travailleurs estime que la persistance de la crise de Kabylie et du dossier des disparus profite principalement aux forces étrangères qui tirent les ficelles. L'objectif étant, d'après elle, de soumettre l'Algérie en y créant une zone de conflits pour mieux piller ses richesses. Si elle refuse de faire un quelconque bilan d'une année de pouvoir de Bouteflika, “qu'il n'a lui-même pas fait”, Louisa Hanoune étale néanmoins ses inquiétudes sur le sort d'un pays qui, selon elle, s'achemine droit vers l'impasse. C'est pourquoi la résistance est plus que jamais le maître mot de Louisa Hanoune et ses camarades qui jurent de poursuivre la campagne pour la sensibilisation du peuple sur les “dangers” de l'accord d'association avec l'Union européenne, de la loi sur les hydrocarbures et du processus de privatisation des entreprises publiques. Sa conviction est que cela n'est pas une fatalité pour peu que les citoyens se mobilisent. Ce faisant, elle leur donne rendez-vous le 1er mai prochain pour “un grand rassemblement”. H. M.