La commune historique d'Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa, a enterré, avant-hier, l'un de ses valeureux moudjahidine, feu Yahia Anki, dit Si Yahia, décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'hôpital d'Akbou, où il a été admis en urgence, la semaine passée. Les obsèques de ce septuagénaire ont eu lieu, avant-hier, dans son village natal de Timelyiwine, situé sur les hauteurs de la daïra d'Ifri-Ouzellaguen, en présence de nombreux citoyens de la région qui, en dépit de la chaleur caniculaire qui sévit en ce deuxième jour de l'Aïd El-Fitr, ont tenu à rendre un ultime hommage au maquisard disparu. Néanmoins, on déplore la défection remarquée des autorités locales et des représentants de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui ont curieusement brillé par leur absence. Ceci dit, il est vrai que Si Yahia était un homme discret et modeste, lui qui consacrait une grande partie de sa vie aux activités agricoles, notamment l'élevage ovin et bovin, la céréaliculture et l'apiculture. Le défunt, qui passait la plupart de son temps dans sa ferme, a toujours préféré la vie pastorale et le monde rurale au confort et autres commodités qu'offre la vie citadine. Militant de la première heure de la cause nationale, Si Yahia avait rejoint les rangs de l'ALN dès son jeune âge. Natif d'Ouzellaguen en 1939, il était victime de guerre, puisqu'il fut blessé au genou alors qu'il était au maquis dans la Wilaya III historique. Malgré son statut de victime de guerre, cet ancien moudjahid, connu et reconnu pour son engagement patriotique et son dévouement lors de la guerre de Libération nationale, n'a jamais cherché après les honneurs, encore moins les privilèges réclamés par certains membres de la famille révolutionnaire. Au lendemain de l'indépendance, Si Yahia se faisait recruter en tant qu'employé à l'hôpital civil d'Akbou, avant de quitter la fonction publique pour se consacrer à l'agriculture. KAMAL OUHNIA