Une diminution de ses investissements d'environ 20 milliards de dollars est décidée en raison de la baisse importante de ses recettes due à la chute des prix du pétrole. En avril dernier, le nouveau P-DG de Sonatrach, Ould Kaddour, déclarait que l'entreprise dont il est le premier responsable maintiendra son plan de développement en amont, notamment dans des projets structurants, pour assurer la croissance, et ce, pour un montant d'environ 70 milliards de dollars pour la période 2017-2021, prévoyant un investissement de 8 milliards de dollars par an dans les activités d'exploration et de production. Ce plan, c'est en fait l'héritage laissé par l'ex-président-directeur général, Amine Mazouzi, qui visait à renforcer la place du groupe sur le marché pétrolier et gazier mondial, en poursuivant la satisfaction des besoins du marché intérieur en évolution constante. Il ne semble, cependant, pas résister à la crise pétrolière, et le nouveau patron de la compagnie nationale d'hydrocarbures entend réduire sa voilure. Le budget du programme sera ainsi ramené à 50 milliards de dollars et les projets exécutés par ordre de priorité. Ould Kaddour a expliqué qu'il faut revoir la planification de l'investissement, notamment en termes de priorité. Il a évoqué, entre autres, les projets de construction de cinq raffineries pour illustrer son argumentaire. Selon lui, la raffinerie la plus importante à mettre en place est celle de Hassi-Messaoud, ensuite celle de Tiaret, puis celle de Biskra. Sonatrach, dans son programme, retient donc 3 raffineries au lieu de 5, ce qui pourrait compromettre le projet de raffinage de tout le brut algérien et d'arrêter les importations à l'horizon 2020. Un appel d'offres international a été lancé à cet effet par la compagnie fin janvier. Ould Kaddour a soutenu que dans la stratégie de Sonatrach, la réduction des coûts est une priorité pour rendre les investissements futurs plus rentables. Et de reconnaître toutefois que la compagnie nationale d'hydrocarbures avait enregistré de bons résultats, mais que les découvertes restaient modestes : en moyenne, poursuit-il, nous avons 30 découvertes de taille moyenne par an, depuis 2010, ajoutant que les réserves sont appréciables. Autres chiffres avancés par le P-DG de Sonatrach : les dépenses d'investissement des partenaires dans l'exploration sont en baisse depuis 2010. Au total, 2,4 milliards de dollars ont été investis en partenariat pour la période 2010-2016, soit une moyenne de 300 millions de dollars par an. Le programme d'investissement, dont Ould Kaddour se fait le promoteur, cadre en réalité avec l'orientation donnée par le nouvel Exécutif en matière énergétique. En effet, et afin d'assurer la sécurité énergétique à long terme et de demeurer un acteur actif sur le marché international des hydrocarbures, le gouvernement que dirige Abdelmadjid Tebboune entend poursuivre la mise en œuvre du plan de développement de la branche hydrocarbures. Ce plan de développement vise à intensifier l'effort de recherche en vue de consolider la base des réserves d'hydrocarbures, d'une part, et d'augmenter le niveau de production primaire, ainsi que la poursuite de développement des capacités de raffinage et de pétrochimie, d'autre part. Ainsi, l'objectif de production primaire cumulée sur la période 2017-2021 sera de l'ordre d'un milliard de TEP et la production évoluera à un rythme annuel moyen de 3,7%. Concernant la modernisation et le développement des capacités de raffinage, le gouvernement rappelle le projet de réalisation de deux raffineries d'une capacité de cinq millions de tonnes/an chacune, une unité de craquage de fuel de quatre millions de tonnes/an et de deux unités de reforming catalytique. Youcef Salami