"Emmanuel Macron a clairement marqué sa volonté d'écrire une nouvelle page dans les relations algéro-françaises", a expliqué le revenant Xavier Driencourt, nouvel ambassadeur de France à Alger. Assiste-t-on à un changement de ton dans les relations et le partenariat qui lient, jusqu'ici, la France à l'Algérie ? À se fier au discours prononcé par le nouvel ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, à l'occasion de la fête nationale française, le 14 Juillet, le président Emmanuel Macron, voudrait bousculer tous les codes pour marquer une totale rupture avec ses prédécesseurs. En effet, dans son allocution, M. Driencourt, qui marque un retour à Alger après un premier passage en tant qu'ambassadeur, a estimé que "le temps est venu sans doute d'aller au-delà des formules, certes utiles et souvent nécessaires, partenariat stratégique ou partenariat d'exception." "Au-delà des mots, il faut construire, bâtir, identifier et préparer des projets, poser des pierres et des jalons qui, plus que les mots ou les formules, dureront et resteront. C'est cela que nous devons faire ensemble, ce sera mon objectif pendant ce mandat", a-t-il assuré, dans son message. L'ambassadeur de France se démarque donc de la démarche suivie jusque-là, en affirmant qu'"une nouvelle période s'ouvre après l'élection présidentielle intervenue en France et les élections législatives en Algérie." En plus clair, le discours de M. Driencourt marque un certain changement de ton du côté français qui tend ainsi vers une coopération autrement dit plus concrète. Pour donner le la à l'occasion de ce nouveau départ voulu dans les relations algéro-françaises et marquer la différence par rapport aux ères Sarkozy et Hollande, M. Macron se fixe comme objectif d'"aller au-delà des formules." C'est ainsi que le message du nouvel ambassadeur est on ne peut plus clair, d'autant qu'il affirmera encore que le nouveau locataire de l'Elysée "connaît et aime l'Algérie." "Emmanuel Macron a clairement marqué sa volonté d'écrire une nouvelle page dans les relations algéro-françaises. Cette page, c'est à nous, c'est à vous de la construire. Il nous revient tous ensemble d'aider notre Président à écrire cette page et même ces nouveaux chapitres. Il faut savoir utiliser ce créneau, ce temps qui nous est imparti", a-t-il expliqué. Aux yeux de M. Driencourt, "l'Algérie a changé. Elle n'est plus la même" que celle qu'il avait quittée en 2012. En ce sens, le nouvel ambassadeur a annoncé la prochaine arrivée d'une nouvelle équipe qui prendra en charge tous les projets qui, selon lui, devront être identifiés, et "utiliser le temps au mieux." Il est également question de la nomination d'un nouveau ministre conseiller, d'un conseiller culturel et de coopération et de plusieurs membres de l'ambassade. Exprimant son amitié, son respect et son estime pour l'indépendance de notre pays et sa culture, M. Driencourt a estimé que "l'Algérie et la France, ce n'est pas seulement un récit tumultueux, ce n'est pas seulement une question d'économie ou d'investissements, c'est beaucoup plus que cela, c'est aussi et avant tout une affaire de cœur, d'amitié et d'affection." Avouant ne pas pouvoir accomplir totalement sa mission durant son premier mandat à cause, dit-il, "d'une période plus compliquée", M. Driencourt justifie son retour à Alger : "C'est une preuve de mon engagement, de ma détermination et de l'immense confiance que j'ai dans l'avenir et la force des relations algéro-françaises." FARID BELGACEM