Résumé : Yamina demande à son mari de lui parler de ses propres parents. Ce dernier lui dévoile un pan de sa vie. Il était l'unique garçon de la famille et celui qui devait perpétuer son nom. Yamina garda le silence. Elle voulait tant lui dire que c'était ce qu'elle souhaitait elle aussi, mais préféra se taire. Elle ne comprenait cependant pas les réticences de son mari à avoir rapidement des enfants. Il s'arrête devant la maison. -Nous voici arrivés. Je vais faire un petit tour à l'agence et je reviens. Je compte sur toi pour nous préparer un succulent dîner. Elle descend et lance d'une voix à peine audible : - Ne tarde pas trop, Slimane. J'ai horreur de me retrouver seule. -Promis. Je serai bientôt de retour. Tenant sa promesse, Slimane revient rapidement à la maison. Yamina avait préparé le dîner et dressé la table. La soirée s'annonçant assez fraîche, le couple, qui avait prévu de sortir, préféra finalement se terrer chez lui. La jeune femme prépare le thé et rejoint son mari qui regardait la télé au salon. -Tu l'aimes bien sucré ? Il relève la tête et constate que Yamina lui avait versé du thé. La pince à sucre dans sa main, elle attendait sa réponse. Il sourit. -Pas de sucre, ma chérie, à mon âge, je devrais faire un peu plus attention à ma santé. Elle secoue la tête. -Voyons, Slimane, tu n'es pas aussi âgé que ça ! -Gentil de ta part. Mais il y a bien un écart de plus d'un quart de siècle entre nous, ma puce. Elle hausse les épaules. -La différence d'âge n'a jamais été un frein dans un couple lorsqu'il y a une bonne entente. Il rit. -Tu veux dire lorsque le couple s'aime. Elle ébauche un sourire. -On m'a toujours dit que l'amour efface toutes les embûches et impose le respect. Il prend une gorgée de thé et repose sa tasse avant de demander : -Et toi, qu'en penses-tu ? Elle relève une mèche de cheveux et se verse du thé, avant de s'asseoir : -Je crois que lorsqu'il y a un sentiment sincère, cela ne coûte rien de faire des concessions. -Tu as donc fait une concession en épousant un homme plus âgé que toi. -Pas tout à fait. J'ai plutôt fait mon choix, et j'espère ne pas avoir à le regretter un jour. -Je l'espère, moi aussi. Mais pourquoi parles-tu donc de concession ? -Tout bonnement, parce que j'estime que nous avons tous les deux cédé quelque chose à l'autre. Le sujet parut l'amuser. Il se redresse sur son fauteuil et demande : -Qu'est-ce que je t'ai cédé, et qu'est-ce que tu m'as donné en échange ? Elle sourit. -Je t'ai offert ma jeunesse, et tu m'as offert une protection ! Il parut déçu. -Ah ! Seulement une protection ? -C'est déjà beaucoup pour une femme qui ne se retrouvait pas au sein de sa famille. -Je le conçois. Mais j'aurais plutôt préféré que tu parles d'attirance réciproque entre nous. -Tu veux parler de sentiments ? -Bien sûr, ma chérie. (À suivre) Y. H.