Résumé : Yamina profite de la proposition de son mari pour lui demander de tracer autrement leur avenir. Comme chaque femme dans ce monde, elle rêve d'avoir des enfants. Slimane lui avoue qu'il était malade. Ne sachant quoi répondre, la jeune femme demeure muette. Slimane prend une gorgée de café, avant de demander : -Tu ne dis rien... Elle hausse les épaules. -Que veux-tu que je dise. C'est plutôt à toi de me dévoiler cette maladie dont tu me parles. Il soupire. -Oui. Je vais te dévoiler cette triste réalité. Il s'humecte les lèvres avant de lancer : - Je suis stérile, Yamina ! Si la révélation l'avait choquée, la jeune femme garde un air impassible. Elle était partagée entre la pitié et la colère. Slimane n'avait pas le droit de la condamner à vivre sans enfant. Pourquoi n'avait-il donc pas abordé ce sujet avec elle avant leur mariage ? Comme s'il lisait dans ses pensées, il poursuit : -Ne m'en veux surtout pas, Yamina. Je sais que j'aurais dû t'en parler plus tôt, mais je n'ai pu le faire. J'étais tellement heureux de faire de toi mon épouse et je craignais de te perdre. La jeune femme sentit tout son être vibrer. Son mari lui avouait une vérité à laquelle elle ne s'attendait pas. Elle avait accepté de l'épouser malgré leur grande différence d'âge. Elle avait sacrifié sa jeunesse pour le suivre et mettre fin au marasme dans lequel elle vivait dans sa propre famille. Cependant, il aurait pu lui avouer cette réalité. Elle comprenait maintenant pourquoi il fuyait les sujets qui portaient sur la famille et les enfants. Il se sentait comme "amputé" d'un organe vital. Elle devenait la victime d'une situation qui la dépassait ! Ne trouvant rien à dire, elle se lève et quitte la cuisine. Slimane la suit. -Yamina, dis quelque chose. Je n'aime pas te savoir malheureuse. Rabroue-moi si tu veux, mais dis quelque chose. Ton silence me fait bien plus mal qu'une réponse cinglante de ta part. Comme elle ne répondait toujours pas, il la suit jusqu'au salon. -Je comprends ta réaction, ma chérie. Elle est légitime. Mais je t'assure que je ne savais pas comment aborder le sujet de ma stérilité. La pire des calamités et des hontes pour un homme ! Yamina se laisse tomber sur le sofa et s'empare de la télécommande pour allumer le téléviseur. Elle se met à zapper sans pour autant fixer son choix sur une chaîne. Slimane lui arrache la télécommande des mains. -Arrête donc de me torturer, ma chérie. Je suis désolé si cette "vérité" te fait mal. Que veux-tu que je fasse pour me racheter ? Comme elle ne répondait toujours pas, il court vers sa chambre et revient avec un écrin qu'il ouvrit devant elle. -Tu vois, Yamina. Lorsque je suis parti en Tunisie, j'ai pensé à t'offrir un bijou. Je voulais le garder pour ton anniversaire. Tant pis. Je t'offrirai d'autres joyaux bien plus beaux et bien plus chers. Consens donc à me pardonner et accepte cette jolie bague. Le bijoutier m'a garanti qu'elle était exclusive. Sans prêter la moindre attention au cadeau de son mari, la jeune femme se laisse tomber sur le sofa et se met à pleurer à chaudes larmes. Ne sachant que faire et se sentant fautif et même ridicule de proposer à son épouse un bijou en or pour acheter son pardon, Slimane jette le boîtier à l'autre bout du salon et se met à genoux devant elle. -Voyons, Yamina. Voyons, ma chérie, ne sois pas triste. Je reconnais que je suis le seul fautif dans cette affaire. Je n'ai pas le droit de te rendre malheureuse. Mais ai-je le choix ? La jeune femme pleurait toujours. La crise de larmes se prolongea, et Slimane finira par battre en retraite. Il s'était allongé sur le tapis du salon et s'était tout bonnement endormi. Yamina s'essuie les yeux et se lève pour quitter le salon. (À suivre) Y. H.