Résumé : Slimane propose à Yamina d'ouvrir une bijouterie. La jeune femme n'arrive pas encore à réaliser qu'elle n'était plus cette secrétaire qui trimait pour un salaire de misère. Elle ouvre les yeux et contemple la jolie robe d'intérieur qu'elle arborait et ses ongles manucurés. Si le projet de la bijouterie se concrétisait elle serait bien plus riche ! -Slimane... -Oui, ma chérie ? -Je pense que nous devrions attendre un peu pour le projet de la bijouterie. -Pourquoi donc ? -Je ne m'y connais pas trop en bijoux. Il hausse les épaules. -Tout s'apprend dans la vie, Yamina. Et puis, nous pourrions toujours engager quelqu'un pour les débuts. Tu auras alors un bijoutier pour t'orienter et t'apprendre les rouages du métier. -Bof ! Pourquoi ne pas lui laisser la gérance du magasin tout simplement. Il fait la moue. -Yamina, je n'aimerais pas trépasser avant d'avoir assuré ton avenir, ma chérie. Il va falloir que tu apprennes à te débrouiller seule lorsque je ne serai plus de ce monde. Yamine se redresse et lui lance un regard plein de reproches. -Ne dis pas ça, Slimane. Je ne veux pas que tu m'abandonnes alors que je commence à m'habituer à ta présence à mes côtés. Il sourit. -C'est vrai, ma chérie ? Elle se mord les lèvres. En fait, elle commençait à peine à l'apprécier. Néanmoins, elle n'était plus à ses premières réticences sentimentales envers son mari. Elle se rappelle soudain son désir d'avoir un enfant, et le refus de Slimane de réaliser son vœu le plus cher. Il la comble matériellement et lui permet de s'affirmer, mais refuse toujours d'entamer le sujet qui lui tient à cœur. Elle s'humecte les lèvres et rejette ses cheveux en arrière avant de répondre : -Oui, Slimane. Chaque jour qui passe me rapproche de toi. Je ne sais pas ce que je serais devenue si tu n'étais pas là. Il se verse un verre d'eau et en avale une gorgée, puis lance : -Une jeune et jolie femme comme toi n'aurait sûrement pas tardé à tomber sur un bon parti. Peut-être que si je ne t'avais pas rencontrée et épousée, un autre l'aurait fait. Elle déglutit. -Je n'en sais rien. Certes, je recevais quelques propositions, mais je n'étais pas trop libre dans mes mouvements pour prendre en main mon destin. Tu connais les réticences de ma famille dans ce domaine. Nous sommes très conservateurs et aucun dérapage n'est permis, surtout pas pour une fille. Il acquiesce. -Ça, je l'avais bien compris. C'est pour cela que je n'ai pas rechigné à venir demander ta main. -Et tu ne regrettes pas de m'avoir épousée ? Il fronce les sourcils. -Regretter ? Bien sûr que non ! Je dois plutôt avouer que j'en fais même des envieux. Et toi ? -Moi ? -Oui. Ne regrettes-tu pas d'avoir comme mari un homme qui passe facilement pour ton père ? -Oh ! Elle secoue la tête et cherche ses mots. -Je ne regrette rien, Slimane, sauf que... -Sauf que... (À suivre) Y. H.