Des sources proches du dossier confirment que le personnel médical et administratif a failli à sa mission : celle de la prise en charge de la parturiente âgée de 23 ans. "Nous avons constaté des dysfonctionnements et des négligences qui se sont traduits par la non-prise en charge de la parturiente décédée à Djelfa avec son bébé le 26 juillet dernier." Telle est la conclusion finale soulignée dans le rapport adressé au ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, à l'issue de l'enquête menée par des cadres de la tutelle, sur les lieux du drame. Des sources proches du dossier nous ont confirmé, hier, que le personnel médical et administratif a failli, le mercredi 26 juillet dernier, à sa mission, celle de la prise en charge d'une parturiente âgée de 23 ans, décédée quelques heures après avoir accouché d'un mort-né dans la voiture de sa famille. Cette parturiente avait été, dit-on, refusée d'accès dans les trois hôpitaux de la wilaya de Djelfa. "La défunte a été carrément renvoyée." Le rapport final élaboré par les membres de la commission dépêchés sur les lieux confirme, sans appel, "la démission et la négligence" du personnel médical et administratif des hôpitaux de Djelfa. Le document en question a été remis à la justice pour compléter l'instruction de l'affaire. "Le rapport a pris en compte tous les aspects liés à cette affaire, il est, à présent, entre les mains de la justice. Les trois inspecteurs du ministère de la Santé et un professeur en gynécologie ont travaillé sur la base des constatations, des informations, des documents et des témoignages recueillis sur les lieux du drame. L'affaire est toujours en instruction au niveau de la justice", préciseront encore nos sources. Rappelons que le magistrat en charge du dossier a placé en détention provisoire, à la fin de la semaine passée, trois sages-femmes exerçant dans les hôpitaux d'Aïn Oussera, Djelfa et Hassi-Bahbah. Quant aux responsables des gardes des établissements sanitaires de Hassi-Bahbah et d'Aïn Oussera, ils ont été placés sous contrôle judiciaire. La décision de la justice est motivée suite à la plainte déposée par la famille de la victime pour négligence et laisser-aller. Il y a lieu de rappeler que le département de Mokhtar Hasbellaoui s'est constitué partie civile dans cette affaire qui continue de défrayer la chronique locale. En effet, des mouvements de protestation ont été organisés par le personnel médical et administratif à Djelfa, et ce, pour se solidariser avec leurs collègues placés en détention préventive. Pas plus tard qu'hier, le personnel médical et administratif de l'hôpital d'Aïn Oussera a déposé une démission collective. "Pas moins de 250 employés de l'hôpital d'Aïn Oussera ont signé leur démission. Ils exigent la libération de leurs confrères et consœurs incarcérés", a-t-on appris de sources locales. Depuis, le ministère de la Santé ne cesse de multiplier soit au niveau central, soit au niveau local, des rencontres et des appels à l'adresse des employés pour les inviter à revenir sur leur décision. L'on croit savoir, selon les mêmes sources au fait du dossier, que les cadres du ministère de la Santé redoublent d'efforts ces deux derniers jours, pour ramener à la raison les protestataires et que "la décision de la tutelle de se porter partie civile dans cette affaire ne signifie pas que le ministère de tutelle s'est positionné contre son personnel. Bien au contraire cette décision va permettre à la justice de faire convenablement son travail, sans pour autant entacher l'image du personnel du secteur". H. H.