Les victimes de la société El-Waad Essadek, sont-elles sur le point d'être indemnisées ? Rien n'est sûr, même si la section foncière, près le tribunal de Sour El-Ghozlane, a tenu, hier, sa 6e audience de vente aux enchères des biens immobiliers de la société, créée par Moulay Salah en 1994. Le bien mis en vente n'est autre qu'un terrain évalué à 143 milliards de centimes. Cette vente permettra aux victimes de Moulay Salah de récupérer leur argent. Elles sont plus d'une centaine à s'être constituées partie civile lors de son jugement en décembre 2015 sous les chefs d'inculpation de constitution de bande de malfaiteurs et d'escroquerie en bande organisée. Lors du procès, il avait été condamné à 10 ans de prison, 100 millions d'amende, et ce, en sus du remboursement des dettes de ses victimes. Lors du procès, Moulay Salah avait juré de ne pas faire appel "pour permettre aux simples citoyens, victimes de sa société, de récupérer leur argent". Pour les procès l'ayant opposé à Tahkout, il a fait appel, pour faire gagner du temps aux "petites victimes" afin de pouvoir terminer les procédures juridiques relatives à la saisie de ses biens immobiliers. Chose faite. Malheureusement, durant l'audience, d'hier, et pour la 6e fois, aucun adjudicateur ne s'est présenté à l'audience tenue spécialement pour la vente d'un lot de terrain mis en vente. Un terrain qui était destiné à la réalisation de la nouvelle ville de Sour El-Ghozlane. Avant la tenue de l'audience, la juge a expliqué aux victimes, qui ont eu des jugements définitifs corroborés par la formule d'exécution, que la loi leur permet de se constituer en groupe pour l'acquisition de ce terrain et de désigner un expert pour effectuer un partage en lot. La juge a assuré que la justice accompagnera les victimes dans les procédures pour l'obtention d'actes de propriété. À la sortie, les victimes se sont consultées. Des hommes d'affaires, dont le nombre avoisine les 14 personnes et qui détiennent des dettes de plus de 15 milliards de centimes chacun, se sont proposés d'acheter le lot de terrain. Pour ceux ayant des dettes évaluées à moins d'un million de dinars, ces hommes d'affaires régleront la somme en contrepartie du désistement de leur dossier, avec acte notarié, en leur faveur. Une solution applaudie par ces personnes dont le seul espoir est la récupération de leur argent. Il est à noter que Me Selami Madani, huissier de justice à Sour El-Ghozlane, a fait un travail remarquable ayant conduit à la saisie des biens de la société El-Waad Essadek. A. DEBBACHE