Résumé : Un peu confuse d'avoir évoqué un mauvais souvenir pour son client, Yamina lui offre la paire de mocassins. Il tente de refuser, mais elle insiste si bien qu'il finira par accepter. Il prend la boîte de chaussures et lance : -Je vais dire à ma mère qu'elle est gâtée en matière de chaussures. Cette fois-ci, cette paire de mocassins va à non pas douter lui plaire, et je vais préciser que vous la lui offrez. -Voyons, Yacine, elle ne me connaît pas. Contentez-vous de la lui offrir, et on n'en parle plus. -Non. Je dois lui avouer qu'il y a une jeune et jolie femme dans un beau magasin qui a un goût exquis en matière d'habillement et qui possède un grand cœur. Votre générosité me touche profondément. Je ne connais pas votre nom. Yamina prend une carte de visite et la lui tend. Il la prend et la lit, avant de lancer : -Yamina D. Vous avez un joli prénom. -Merci, Yacine, et au plaisir de vous revoir. Le jeune homme passe devant la caisse et jette un coup d'œil au vieil homme qui s'y tenait. Slimane relève les yeux vers lui et le regarde sortir du magasin, avant de se retourner vers son épouse qui venait de le rejoindre. -Il vient d'acheter quelque chose, ce jeune homme ? -Oui. Plutôt, je lui ai offert une paire de mocassins. -Hein ? Elle rit. -Ne sois pas jaloux. Il voulait offrir une paire de chaussures à sa mère. Elle est condamnée au fauteuil roulant depuis plusieurs années. Je ne pouvais rester de marbre devant une telle révélation. Alors, je lui ai proposé de la lui remettre de ma part. -Tu la connais ? Elle hausse les épaules. -Non, mais faudra-t-il connaître les gens pour leur offrir quelque chose ? -Bien sûr, ma chérie. Ces mocassins doivent coûter une petite fortune. -Peu importe, Slimane. Il y a des gens qui sont si malheureux dans ce monde ! Pourquoi ne pas faire un geste envers eux de temps à autre ? Il fronce les sourcils. -Je n'en disconviens pas. Mais cet homme ne me semble pas pour autant dans le besoin. Elle secoue la tête. -Slimane, aucune richesse au monde ne peut remplacer la santé. Cette pauvre femme doit souffrir quotidiennement dans son état. Aucune fortune au monde ne pourra lui rendre sa mobilité. Alors, tentons d'atténuer, un tant soit peu, ses endurances. (À suivre) Y. H.